Sujets corrigés de culture générale

« La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre une politique avec effusion de sang ». Commentez cette pensée de Mao XEDONG.

TOPIC : "politics is war without bloodshed and war, bloody politics". Comment on this assertion by Mao XEDONG.

  1. 1.Clarification des concepts

Le sujet apparaît comme une réflexion sentencieuse sur un subtil jeu de mots de MAO XEDONG, grande figure de l’histoire politique de la Chine du XXe siècle. Idéologue et révolutionnaire marxiste, MAO a laissé des essais célèbres parmi lesquels : problèmes stratégiques de la guerre en Chine (1936). En tout état de cause, la connaissance de cet auteur n’est pas rédhibitoire, le candidat a la latitude d’argumenter sur la base de sa propre culture.

Le candidat se doit de clarifier les concepts de base : la politique, une guerre sans effusion de sang, la guerre, une politique avec effusion de sang.

L’on retrouve les concepts-clés de ce sujet dans des disciplines qui ont un air de famille assez prononcé, la philosophie, la philosophie politique, voire la politologie. Quelle que soit l’hypothèse d’école, la politique, selon sa double étymologie (politikos et polis), réfère à un ensemble de stratégies de gestion de la cité, de conquête ou de conservation du pouvoir. Tout au long de l’Histoire, elle a cherché à se détacher de l’état de nature pour se cristalliser dans l’Etat de droit. Chez les Grecs, elle aura été tour à tour aristocratie et phallocratie, gérontocratie et ploutocratie, avant de parvenir à une forme stable : la démocratie. Bien que les affrontements subsistent, au vu du reste des enjeux divergents, la politique démocratiques est policée. Elle est une « guerre sans effusion de sang », c'est-à-dire qu’on débat sans combattre, dans le respect le plus strict des règles du jeu démocratique : la tolérance, la reconnaissance du verdict des urnes, la séparation des pouvoirs, etc. Mao met en perspective deux concepts diamétralement opposés d’un point de vue axiologique ; la politique et la guerre. Cette dernière ne peut se départir de la violence, de l’effusion de sang. Elle est une « politique » des arguments de la force, quand la force des arguments a fait preuve de son inefficacité.

  1. 2.La consigne d’écriture

La consigne d’é&écriture est tout à fait classique et n’est pas susceptible d’embarrasser le candidat. Commentez devrait être pris au sens large qu’il a en anglais, c'est-à-dire expliquer et distinguer. Le candidat de profil BACC + 3 au moins ne doit pas faire preuve d’étroitesse d’esprit.

Le plan pourrait être dialectique, sans pur autant que l’on pénalise à l’excès le candidat qui a compris le sujet et l’a traité en deux parties comprenant l’explication et la discussion.

  1. 3.La problématique du sujet

Point n’est besoin de rappeler le rôle capital de la problématique dans tout travail intellectuel en général, et en dissertation en particulier. Une prestation intellectuelle sans problématique, c'est-à-dire sans questionnement majeur égare le correcteur et disqualifie le candidat. Ce sujet pose le problème de la relation étroite entre la politique et la guerre. La pensée de Mao laisse implicitement entendre qu’il y a une zone d’intersection entre les deux notions.

La politique est-elle différente de la guerre ? La politique doit-elle nécessairement recourir à la violence ?

  1. 4.Plan possible

Etant donné que les candidats des sections administratives et des règles financières sont titulaires d’au moins une Licence, il est tout à fait judicieux d’attendre d’eux des dissertations philosophiques en bonne et due forme, et un traitement du sujet intégrant volontiers la discussion et une bonne connaissance des grands penseurs : Aristote, Hume, Kant, Rousseau, Hobbes, Marx, Engels, Freud, Sartre, etc. Il est tout aussi indiqué qu’il soit fait appel à l’immense contribution des écrivains et philosophes africains : Frantz Fanon, Eboussi Boulaga, Ebénézer Njoh Moelle, Marcien Towa…

Les évaluateurs se doivent d’être attentifs à ces cas où les candidats ont un bon contenu, malgré une présentation schématique et inappropriée héritée des Facultés des Sciences Juridiques. Le cas échéant, le fond noté sur 14 sera bonifié, mais la notation de la forme sur 06 pts devra en pâtir. Il est formellement interdit d’attribuer des notes standardisées ou fantaisistes.

1ère partie : DE LA POLITIQUE IDEALE ET DE LA GUERRE CLASSIQUE

  1. 1.1.De la politique au sens noble du terme

La politique est une forme d’organisation la plus achevée de la civilisation ;

La conquête du pouvoir se fait dans le strict respect de l’éthique républicaine ;

Respect scrupuleux de la dignité humaine et la vie ;

Promotion du dialogue et de la négociation ;

Respect des institutions et des procédures de recours et arbitrage ;

Promotion d’un développement équitable et durable.

  1. 1.2.De la guerre classique
  • La guerre recourt à la violence brute et à des armes dont la capacité de destruction est allée s’aggravant au fil des ans ;
  • Il n’y a pas de guerre propre, toute guerre fait d’innombrables victimes et dégâts collatéraux ;
  • La guerre fait souffrir vainqueurs et vaincus ;
  • La guerre peut faire peser une lourde hypothèse sur le développement des pays en conflits et de celui de leurs voisins ?

Dans Terre des hommes, Saint Exupéry affirme par exemple que la guerre n’est pas une valeur.

2ème partie : des dérives de la politique et des guerres froides

  1. 1.1.Des dérives de la politique
  • Le nom respect de l’étique démocratique fait basculer la politique dans des pratiques contraires à sa vision : guerres, tensions sociales, tribalisme, népotisme, sectarisme et bien d’autres maux sociaux ;
  • Les dictatures se font une conception tout absolutiste du pouvoir ne tolèrent pas le débat d’idées ou le respect du verdict des urnes.
  1. 1.2.Des guerres froides et autres
  • Il y a des climats de non guerre ni de paix, mais qui sont tout aussi préjudiciables au bonheur de humains.
  • La guerre des mots et des petites phrases assassines fait partie de l’arsenal de la violence symbolique que les appareils politiques manipulent au quotidien ; exemple : un haut responsable de l’UMP disait il a quelques années en France : « qu’est-ce qui se passera quand Lionel Jospin ne sera plus Premier Ministre » ? Et le railleur de répondre « la France aura perdu un grand vide ! »
  • La guerre psychologique ruine le moral et installe dans le doute et la suspicion.

3ème partie : VERS LA PROMOTION D’UN HUMANISME INTEGRAL

  • Certains penseurs font l’apologie du recours à la force. Fanon affirme que la violence désintoxique le peuple spolié par des dictatures répressives. Il rejoint en cela Freud ou Konrad Lorenz qui ont souligné le caractère positif de la violence (violence cathartique).
  • D’une manière réaliste, Max Weber affirme que tout pouvoir, même le plus démocratique, est essentiellement fondé sur la violence.
  • Bien que la violence soit au cœur de l’existence humaine, il y a tout lieu d’affirmer la primauté de l’homme sur toute chose. Au nom d’un tel postulat, la mission des politiques et de tous et de favoriser l’émergence d’une civilisation qui fait de noter planète « une terre des hommes ». Il faut penser que l’homme est perfectible pour que le progrès ait du sens.
  1. 5.Cadre institutionnel et déontologique

Lors de la séance de travail préparatoire au début des corrections, le vendredi 1er juin 2007, M. le Directeur général de l’ENAM a rappelé les principes fondamentaux de sérieux, de rigueur et de professionnalisme devant conditionner l’action de tous ceux qu’il a choisis pour l’accompagner dans l’accomplissement d’une mission délicate, la sélection des meilleurs candidats. M. le DG a tenu à mettre un accent particulier sur les quatre principaux enjeux de l’évaluation :

  1. a.La crédibilité du correcteur ;
  2. b.La prise en compte du destin de la jeunesse camerounaise ;
  3. c.La prise en compte de l’avenir du pays ;
  4. d.De l’objectivité et de la rigueur.

En guise de rappel, les copies seront lues et relues, pendant environ 3 heures, pour un paquet de 30. Il ne sera pas permis d’aller au-delà de 02 paquets par jour. Aucune notation ni annotation ne devra figurer sur les copies. Les ratures et autres surcharges sont proscrites. Un climat de sérieux et de concentration prévaudra dans la salle de correction, où les téléphones seront en permanence sous vibreur quand ils ne seront pas tout simplement éteints. Aucune concertation ne se fera entre les correcteurs, chacun devant évaluer en âme et conscience. Le barème figure sur les relevés apprêtés par l’Administration.

La santé de la nation se mesure à la santé de sa jeunesse.

NB : Sujet permettant de comprendre l’esprit des discours du Président de la République en faveur des jeunes.

I-    Appréhender le sujet

 

1-    Définir les termes du sujet

 

La nation rassemble ceux qui naissent « ensemble » (latin nascor, naître) formant une réunion d’être habitant un même territoire, ayant des intérêts communs, la jeunesse.

La santé de la nation renvoie donc à la croissance, sa dynamique et au moral de la nation (cf. Ernest Renan ou Fernand Braudel).

La jeunesse est une période de la vie dont il convient de trouver les critères distinctifs : adolescence, puberté, « trentenaires ». Au-delà de l’opposition à la vieillesse, on retrouve la thématique des anciens et des modernes. Concepts clés :

  • Nouveauté
  • Modernité

Autres mots clés : éducation, autorité, solidarité, crise du lien social, etc.

2-    S’appuyer sur des éléments de référence

Histoire : Mai 1968, Tian’namen en 1989- La Querelle entre les Anciens et les Modernes à la fin du XVIIe siècle. Procès de Socrate. Les gérontes à Sparte. La « géroussi » décrite par Plutarque dans la Vie de Lycurgue et dans la Vie de Romulus.

Actualité : Le choix politique de confier la Jeunesse à un Ministère chargé de la jeunesse revenant à dissocier Sport et Jeunesse. Plan Jeunes : le chef de l’Etat a annonce, le 31 décembre 2009, un plan de 3 milliard de F Cfa pour les meilleurs étudiants des universités et grandes écoles du Cameroun. Dans le même sillage, il annonce le 10 février 2011, le recrutement de 25 milles jeunes dans la Fonction Publique camerounaise.

Littérature : Antigone de Sophocle, Rimbaud, David Copperfield ou L’histoire, Les aventures de l’Expérience personnelle de David Copperfield, le jeune de Charles Dickens. Les personnages des Misérables (Cossette et Gavroche).

Idée politiques : La nation-contrat. Nation, unité organique chez Ernest Renan. Conférence à la Sorbonne du 11 mars 1882. « La nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le contentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de la vie ».

Droit : Disposition pénale concernant les mineurs, l’ordonnance du 1981. Protection de la jeunesse notamment en matière de santé (tabac, alcools, etc.).

II-                        Proposition de corrigé

Introduction

Vingt deux ans se sont écoulés depuis la contestation née sur la place de Tia’namen, soit le temps d’une génération. Le régime chinois n’a pas évolué de manière radicale. Est-ce à dire que le printemps 1989 n’a servi à rien ? La jeunesse est pourtant indubitablement associée à des mouvements qui ont marqué l’histoire à l’image de 1968 (en France) partagé entre les mouvements étudiants contestant la guerre du Vietnam ou remettant en cause le pouvoir et ceux célébrant un mode de vie (Woodstock en 1969) et plus récemment en 2011, les révolutions dans le monde arabe.

La jeunesse correspondrait ainsi à une période charnière source de tension et de nature à transformer, renouveler les relations sociales. La santé de la jeunesse ne pourrait ainsi que contribuer à la santé du groupe auquel elle appartient, à commencer par la nation. Mais la relation entre la « santé de la nation » et celle de sa jeunesse n’est pas sans ambigüité comme le rappelle l’exemple de la condamnation de Socrate en 399 avant Jésus-Christ quand le tribunal populaire athénien condamne Socrate à mort pour avoir bafoué les dieux de la cité et perverti la jeunesse. La cité entretient donc une relation complexe avec sa jeunesse qu’elle doit protéger et développer tout en se méfiant de la menace que représenterait une jeunesse par nature en contradiction avec la cité. Or, cette contradiction est au cœur du processus démocratique qui se nourrit d’antagonismes pour mieux avancer.

Pour autant, peut-on se limiter à l’idée que la santé de la nation se mesure à la seule santé de sa jeunesse ?

I-                   La santé de la jeunesse recherchée

 

  1. A)Une jeunesse indispensable à la dynamique sociale

 

Les sociétés, dans leurs différentes expressions tant modernes que primitives, reposent pour partie sur leur jeunesses qui conditionnement la pérennité des sociétés. Les sociétés s’attachent ainsi à certains mythes. Au-delà de celui de Jeanne d’Arc, jeune vierge, la jeunesse est auréolée par le personnage de Cid-jeune, fougueux, loyal, aspirant à la gloire- « Fabrice Del Dongo dans La Chartreuse de Parme qui est un jeune noble milanais s’engageant à 17 ans dans les armées napoléoniennes. Cette fougue, cette force sont nécessaires à toute société qui sans jeunesse, se voit confrontée à la peur du déclin (« il n’y a de richesse que d’hommes », Jean Bodin).

Dans le prolongement de l’école de polémologie de Gaston Bouthoul, certains auteurs ont d’ailleurs analysé l’histoire des conflits comme le témoignage de discordances démographiques. C’est parce que l’Allemagne, victime de la crise de 1929 et des Réparations (on se souvient de l’analyse prémonitoire de John Maynard Keynes démissionnant de la délégation britannique lors des travaux de la conférence de la paix et auteur des Conséquences économiques de la paix), est une puissance démographique en mal de devenir, qu’elle ressent un besoin d’espace vital (le lebensraum). A l’inverse, certaines nations vieillissantes se lancent dans l’aventure guerrière de peur de disparaitre.

Cette utilité sociale de la jeunesse se retrouve sur un plan familial, voire individuel. Ce sont dans les sociétés pauvres ou en développement que les familles nombreuses attendent de la profusion d’enfants, les moyens d’entretenir l’ensemble de la famille et d’assurer le niveau de vie des parents. Au plan individuel, l’attachement à la jeunesse et à la santé – ce que Pascal nomme la misère de l’homme – s’explique par le maquillage, l’artifice. L’homme veut défier la nature et les effets du temps. la jeunesse symbolise la Santé et devient un but ultime pour lequel tous les moyens sont bons et d’éviter « l’irréparable outrage » des ans (Athalie de Racine). Elle offre le rêve, mais aussi la révolte. « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées » (Arthur Rimbaud, « petit-poucet rêveur » rappelle le défit du jeune homme qui se pose en s’opposant

A l’instar d’un Gavroche sacrifié, cette jeunesse doit être protégée.

  1. B)Une jeunesse à protéger

 

La jeunesse correspond à une période difficile où les dangers qui pèsent sur les jeunes individus nécessitent l’intervention d’une tutelle protectrice qui peut toutefois menacer à leur tour cette jeunesse.

L’Etat mène une politique de protection tant de l’enfance que de la jeunesse. Les directions de protection judiciaire de la jeunesse, qui relève du ministère chargé de la justice, interviennent en faveur des mineurs de moins de dix ans. Cette action a pu être associée aux politiques en matière de sports. Ainsi, le gouvernement de Léon Blum, au moment du Front populaire, comprenait un ministère de la jeunesse et des sports. Pour autant, cette politique est spécifiquement adaptée aux jeunes. La législation qui leur est applicable est différente de celle des autres individus majeurs. C’est d’une manière plus générale le rôle de l’éducation (qui vient du latin conduire) qui doit permettre à la jeunesse de devenir une « communauté de citoyens » (Dominique Schnapper).

Cette politique n’est toutefois pas dénuée d’ambigüité. La crainte d’une jeunesse rebelle, contestataire n’est pas propre à nos sociétés contemporaines. Victor Hugo dans les Misérables décrit avec force le statut des enfants laissés à l’abandon dans les rues, rappelant que « tous les crimes commencent au vagabondage de l’enfant ». On reconnaît un enfant dans la rue, pourvu qu’il eût quinze ans et qu’il ne sût découcher, on l’envoyait aux galères. Hugo concluait ainsi : « Grand règne ; grand siècle ». Le traitement des enfants est des jeunes est donc à l’image de l’Etat. Quelle place accorde-t-il à sa propre jeunesse ? Le mythe d’Antigone peut être revu sous cet angle. Créon, qui fait office de régent interdit sous peine de mort, d’ensevelir Polynice, coupable de trahison puisque le jeune prince a conduit une coalition étrangère contre sa cité (Les Sept contre Thèbes d’Eschyle). Antigone tient tête à Créon et sera emmurée vive. En voulant emmurer une vivante, jeune et vierge de surcroît, l’Etat atteint la démesure, c'est-à-dire pour les Grec, l’hybris.

Cette ambigüité s’avère en réalité double. De quelle jeunesse s’occupe-t-on ? Se soucier de la « santé de la jeunesse » ne doit pas se faire au détriment du lien social tout entier.

II-                Quelle jeunesse pour quelle nation ?

 

  1. A)Une jeunesse inégalitaire ou fragile

 

La jeunesse recouvre, elle aussi, des formes d’inégalité. Elle peut également être en décalage avec les attentes ou les besoins de la société.

La jeunesse n’est pas une. Elle recouvre, comme à tous les âges de la vie, des inégalités et des différences. De quelle jeunesse parle-t-on ? Celle qui est, à l’instar des travaux de Pierre Bourdieu, le résultat d’une reproduction sociale, conservant, sinon renforçant ses privilèges ? Celle qui conteste, menace la société (Clément Marot se plaignant de son valet, « au demeurant, le meilleur fils du monde »). Les analyses sociologiques de Pierre Bourdieu ont ainsi contribué à démonter les limites du modèle éducatif face à la logique de reproduction social. Dans Les héritiers, Les étudiants et la culture, écrit avec Jean-Claude Passeron et publié en 1964, Bourdieu démontre le pods de l’habitus qui contribue au maintien des inégalités entre les classes d’âge. La jeunesse ne serait donc pas l’occasion d’un nouveau démarrage ou tout simplment d’une mobilité sociale. Deirrière cette affirmation, parfois contestée par certaines auteurs, se dessine une réalité sociale soulignant la coexistence de plusieurs jeunesse. La « jeunesse dorée » côtoie d’autres juenesse oubliées par la société. Or, dans une société de consommation et de méditisation, cette fracture au sein d’une même génération conduit forcément à des tensions (racket à la sortie des écoles, mouvements contestataires lycéens ou universitaires perturbés par des bandes, etc.).

La jeunesse peut constituer également un mythe inaccessible à l’image de celui de Peter Pan, personnage crée par James Matthew Barrie, qui s’enfui le jour de sa naissance parce qu’il avait entendu ses parents parler de ce qu’il ferait quand il serait un homme. Il se réfugie dans le Never Neva Land, le pays des rêves et des jeux où les enfants refusent de grandir, illustration du syndrome repris par Günter Grass dans Le Tambour (1959). Cette jeunesse est en décalage de la société et de ses enjeux. Avec Werther (Les souffrances de jeun Werther de Goethe), c’est aussi l’inquiétude maladive d’une certaine jeunesse traduisant le mal être d’une génération romantique (comme le René de Chateaubriand). Cette jeunesse là peut constituer une « jeunesse oubliée » ou « laissée pour compte ». Ce sont les générations perdues.

Incomprise, frustrée, la jeunesse ou l’expression d’une partie d’entre elle peut à son tour menacer la collectivité et donc la santé de la nation.

  1. B)La santé d’une nation repose sur la solidarité notamment intergénérationnelle

 

Valoriser la jeunesse s’avère normal et nécessaire. Pour autant, il n’est pas souhaitable que cette orientation se fasse au détriment des autres groupes sociaux d’une nation à commencer par la population vieillissante. La tentation d’exclure certains groupes repose classiquement sur la recherche d’un bouc-émissaire comme ont pu le monter les travaux de René Girard. Dans le cas d’une nation, cette tentation peut se doubler d’une idéologie stigmatisant. Le discours nationaliste peut considérer certaines catégories de la population comme inutile sinon, contre-productives. Privilégier la jeunesse peut donc se traduire par une discrimination ou une forme d’injustice. Périodiquement, les sociétés s’inquiètent de leurs jeunesses. Les années soixante voient émerger les bandes den veste de cuir et ne sont pas sans rappeler l’impact de certains films (Easy Rider de Dennis Hopper en 1969). Aujourd’hui, ce sont les bandes du « 9-3 » qui suscitent des craintes. Le conflit de génération est récurrent. Antagonisme normaux dans le processus identitaire de l’individu vis-à-vis de sa famille ou des institutions, ils sont parfois l’objet de polémiques comme à l’occasion de la sortie du film de Lauréat en 1967. Réalisé à l’occasion par Mike Nichols et inspiré du roman éponyme de Charles Webb, ce film retrace les amours d’un jeune-homme et d’une jeune femme mure et mariée. Grand succès à l’époque 40 millions de spectateurs), ce film a suscité une polémique similaire à celle autour de Lolita, roman de Vladimir Nabokov dans lequel le personnage principal, Humbert Humbert se définit comme un « nympho lepte ».

La santé de la société renvoie en réalité au lien social, c'est-à-dire au lien entre les différents groupements sociaux dont les générations. A supposer que les clivages sociaux fassent derrière ceux nés des générations, la santé morale d’une nation dépend donc de la qualité des relations intergénérationnelles. Cela signifie donc que cela dépend de la nature de l’espace sur lequel se nouent ces liens, c'est-à-dire les sociétés démocratiques. Assurer le lien entre les classes d’âge en est un autre qui prend son expression sur la solidarité non communautaire, mais organique au sens durkheimien. L’Etat-providence repose notamment sur l’idée d’un lien établi entre les classes sociales. Les dépenses pour les jeunes sont des investissements pour les personnes âgées à terme. Pour autant, la transformation de la vie communautaire en société, faisant passer les relations sociales du statut au contrat, introduisant par là une nouvelle hiérarchie, n’est pas sans soulever des interrogations. Les jeunes, ayant acquis ou conques de nouveaux droits, peuvent se détacher des liens traditionnels au risque de troubler le lien social ou de perturber les repères habituels. Le nombre accru des jeunes parents, confrontés à de nouvelles responsabilités mais qui ne disposent pas de moyens de les assumer, renvoie à la solidarité intergénérationnelle. De même, les difficultés économiques touchant souvent en premier lieu les jeunes nécessitent de plus en plus l’intervention, le soutien de parents ou grands-parents alors que le schéma inverse fonctionnait encore il y a quelques décennies.

Enfin, les sociétés contemporaines se caractérisent par « le culte de la performance » (Alain Ehrenberg) qui introduit une exigence de rapidité, d’adaptation aux mutations et aux défis posés par le monde moderne. Si les jeunes sont un atout indéniable, il n’est pas inutile de rappeler que la « jeunesse » est une notion plus large qui renvoie en réalité à la capacité de s’adapter à son environnement le plus vite possible.

Conclusion

La Fontaine dans le Vieillard et les trois jeunes hommes se moque des trois jouvenceaux qui ne comprennent pas qu’un octogénaire si avancé en âge plante alors qu’il ne verra pas les fruits de son travail (« Passe encore de bâtir ; mais de planter à cet âge »). Or, ce vieillard s’avère être un sage qui développe une philosophie de la vie bien utile et la fin de la fable donne raison à ce dernier car les trois jeunes hommes meurent victime de la fortune.

De manière plus générale, la place laissée aux jeunes dépend du fonctionnement de la cité. Au-delà de la nation, c’est en effet le régime démocratique qui est déterminant. Une société qui se referme sur une classe générationnelle se dirige inéluctablement vers le déclin. Les rares régimes gérontocratiques ont été des échecs.

« La sévérité prévient beaucoup plus de fautes qu’elle n’en réprime ». Que pensez-vous de cette assertion de Napoléon BANAPARTE au regard de la politique de rigueur et de moralisation ?

  1. 1.Définition des concepts
    1. a.Sévérité : le fait de donner des directives rigoureuses, de sanctionner sans indulgence, fermeté.
    2. b.Prévenir : informer par avance, avertir, aller au-devant de quelque chose pour l’empêcher de se produire, prendre des dispositions, mettre en garde.
    3. c.Faute : manque à une règle morale, responsabilité de quelqu’un dans un acte, ensemble de tout ce qui est répréhensible, inobservance des règles.
    4. d.Réprimer : empêcher par la contrainte le déroulement d’une action jugée dangereuse, punir, sanctionner, rappeler à l’ordre, condamner.
    5. e.Politique : manière d’exercer l’autorité dans un Etat ou une société, manière concertée d’agir.
    6. f.Rigueur : manière d’agir de quelqu’un qui se montre sévère, inflexible ; refus de tout laxisme dans le respect des impératifs économiques, budgétaires et socioculturels.
    7. g.Moralisation : le fait d’inculper les règles ou les normes de conduite universellement valables à une société ; la rupture avec les mauvaises pratiques ; valable à une société ; la rupture avec les mauvaises pratiques ; changement positif des comportements et attitudes dans une société donnée.
    8. h.Napoléon BONAPARTE : monarque et théocrate, homme politique français (1852 – 1870), homme de guerre, grand bâtisseur. Il fait l’apologie des vertus de la sévérité.
    9. i.Paul BIYA, homme d’Etat, démocrate et écrivain camerounais. Il est l’auteur de l’œuvre intitulée « Pour le libéralisme communautaire ». l’expression « politique de rigueur er moralisation » a été prononcée lors de son discours d’investiture devant l’Assemblée Nationale le 06 novembre 1982.

A travers cette politique de rigueur et moralisation, le Président Paul BIYA invite tous les camerounais à changer de comportement et à adopter des attitudes empreintes de vertus.

  1. 2.La consigne de travail

« Que pensez-vous » signifie que le candidat doit d’abord commenter la pensée de BONAPARTE, ensuite donner son point de vue par rapport à la citation à la lumière de la politique de rigueur et moralisation du Président Paul BIYA.

  1. 3.La reformulation du sujet

L’observation des règles d’éthique peut amener les citoyens à adopter des attitudes et des comportements plus responsables.

  1. 4.La problématique

La répression conduit-elle nécessairement à un changement des comportements dans la société ?

PLAN

Introduction

  1. I.LES BIENFAITS DE LA SEVERITE
  1. A.La sévérité porteuse de vertus
  • Le respect des lois et règlements de la République ;
  • Le respect des institutions et de ceux qui les incarnent ;
  • Le respect des normes de la société ;
  • Le respect d’autrui et de la chose d’autrui ;
  • La bonne gouvernance ;
  • L’éthique et la déontologie

Petite transition : L’auteur de la politique de rigueur et moralisation fait sienne en l’humanisant, cette pensée de BONAPARTE dans son projet de société qu’il propose aux camerounais.

  1. B.La philosophie de la politique de rigueur et moralisation

La politique de rigueur et moralisation se focalise sur le refus de tout laxisme dans le respect des impératifs politiques, économiques et socioculturels.

  1. 1.Au plan politique
  • Le respect des lois qui régissent la démocratie (cadre institutionnel de l’expression démocratique) ;
  • La préservation de la paix ;
  • La promotion de l’intégration nationale ;
  • Préservation de l’intégrité territoriale…
  1. 2.Au plan économique
  • La rigueur du budget de l’Etat ;
  • La lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics ;
  • L’exécution satisfaisante des projets et programmes…
  1. 3.Au plan socioculturel
  • L’éducation à la citoyenneté et à l’intégrité ;
  • L’égalité d’accès aux emplois publics ;
  • L’objectivité et l’impartialité dans les systèmes d’évaluation ;
  • Le culte du mérite et de l’effort ;
  • La conscience professionnelle…

Transition :

  • Dire que la sévérité prévient plus de fautes n’est-il pas être partiel et partial ?
  • Quel crédit accorder aux propos de Napoléon BONAPARTE ?
  • La pensée de Napoléon BONAPARTE est-elle une vérité absolue ? (n’est-elle pas porteuse de limites ?)
  1. II.LES INSUFFISANCES DE LA SEVERITE
  1. A.Les effets négatifs de la sévérité

La frustration, la révolte, la rébellion, l’insurrection, l’incivisme, l’inquiétude, le favoritisme, le tribalisme…

  1. B.Le risque de répression aveugle de ces effets
  • L’usage de la force publique ;
  • Les sanctions administratives et pénales ;
  • La justice populaire ;
  • Une justice expéditive ;
  • La prise des mesures de sûreté exceptionnelles.

Conclusion

Le candidat doit :

  • Résumer son travail ;
  • Donner son point de vue par rapport à la question posée ;
  • Ouvrir le débat.

Commentez et discutez cette pensée d’un sage contemporain : « La source de toute la misère du monde est de ne penser qu’à soi-même ; la source du bonheur du monde est de penser aux autres »

TOPIC : "The thought of self is the source of the world’s misery whereas the thought of otehres is the source of all good" discuss this qoite frome one’s today wiseman.

  1. I.PRELIMINAIRES

Le libellé du sujet compte quelques subtilités sémantiques liées aux concepts utilisés :

  • Un sage : c’est celui dont la conduite est conforme aux règles de la raison et de la morale. Dans le sujet, l’on ne sait rien des présupposés de la pensée (théologie, philosophie politique ou sociale…)
  • Contemporain : qui est du même temps. Les éléments de la contemporanéité devront apparaître dans l’argumentation des candidats ;
  • La source : origine et cause ;
  • Toute la misère du monde : termes englobant et quelque peu catégorique, référant au mal générale ;
  • Ne penser qu’à soi : égoïsme ;
  • Source du bonheur du monde : termes ambigus référant au bien général, mais on ne sait s’il s’agit du monde réel ou de monde virtuel ;
  • Penser aux autres : altruisme.

Laconsigne d’écriture en français suggère d’emblée un plan dialectique (thèse – antithèse – synthèse), tandis que le « discuss this quote » n’induit pas forcément un plan tripartite.

L’attention des évaluateurs, est appelée sur le fait que la dissertation dans le sous-système anglophone ne renseigne pas avec les mêmes canons que dans le sous-système francophone. A ce niveau, une certaine souplesse est requise quant à la validation des plans tripartites ou bipartites. Toutefois, la connaissance des lois de l’exercice qu’est la dissertation de culture générale devrait être prise en compte : les candidats présentant un plan analytique et schématique avec sous-titres et sous sections seront pénalisés relativement à la forme.

Le fond est noté sur 14. Il convient de tenir compte de la bonne compréhension du sujet, de la force de la démonstration et de l’exemplification, de la culture pénale du candidat ;; ce dernier ne devrait s’enfermer dans sa spécialité.

  1. II.Problématique

Le sujet pose un problème moral et éthique : Doit-on être heureux tout seul ? Le systèmedes valeurs (axiologie) est-il individuel ou collectif ?

  1. III.Eléments d’introduction

L’homme s’est toujours présenté comme un être rebelle, désireux de conquérir sa liberté, de créer ses propres valeurs, et d’échapper au déterminisme : révolte originelle, volonté de puissance, culte du plaisir, soif de liberté…

Approfondir ces désirs, conduit au culte de soi et à l’oubli des autres. D’où cette opposition constante et manichéenne entre le bien et le mal, la vertu et le péché, l’égoïsme et l’altruisme, etc. Tous les domaines de la vie peuvent servir de base d’illustration de ces oppositions (vie de couple, économie, politique, géostratégie, philosophie, morale, etc.).

  1. IV.Plan possible

Les sujets portant sur une pensée de quelqu’un induisent un plan dialectique, dans la mesure où l’objectif terminal est de former le jugement en évitant des tendances au dogmatisme ou à l’obscurantisme. L’esprit de la dissertation se nourrit dela compréhension de la pensée d’autrui, de sa remise en cause et de la recherche d’une troisième voie.

1ère partie : L’EGOÏSME, SOURCE DE MISERE

Dans tous les contextes (philosophie, politique, économique ou sentimental), l’égoïsme n’affiche que des limites. Le triomphe de l’individu est difficile à assurer alors même que la finalité de l’homme sur terre le prédestine à la socialisation.

Des exemples divers permettent de confirmer cette état de cause : l’institution du mariage, les regroupements des Etats, les découvertes et les inventions…)

« Malheur à l’homme seul ; il y a de la honte à être heureux tout seul ».

Le monde contemporain multiplie des gestes en faveur d’un développement homogène et durable de la planète. Ne penser qu’à soi asservit l’autre, engendre la violence, expose le monde à toutes sortes de maux (guerre, famine, replis identitaires…)

2ème partie : l’altruisme, source de bonheur

C’est un principe sacro-saint de la pensée judéo-chrétienne voire des autres religions. Les termes abondent pour cristalliser et valoriser l’autre :

Amour du prochain, humanisme, libération de l’homme des entraves de l’ignorance, de la pauvreté, de la misère, recherche d’un nouvel ordre mondial plus juste, égalité des chances, égalité d’accès, l’approche genre, juste redistribution des fruits de la croissance, promotion d’un développement durable, lutte contre la pauvreté et l’exclusion…

L’on se rend compte que la littérature est abondante, car elle concerne tous les secteurs de la vie (morale, philosophie, politique, économie, religion, gestion de la cité…)

3ème partie : LES FACTEURS LIMITANT DU DEVELOPPENT SOCIO-ECONOMIQUE DU MONDE

Le bonheur de l’homme sur terre pourrait s’apparenter à une abstraction, une pare vue de l’esprit, il y a une misère transcendante qui ne dépend pas de l’homme :

  • Le mal existe, il est inhérent à la condition humaine ;
  • Les catastrophes naturelles ;
  • Les accidents ;
  • Le sentiment de finitude…

Tout cela contribue à entamer le bonheur de l’homme sur terre et à relativiser ce concept.

En outre, il y a une difficulté évidente à appliquer les exigences de l’altruisme : penser aux autres ne supprime pas forcément les inégalités. L’idéal serait l’utopie marxiste : une société d’abondance où la maxime est : à chacun selon ses besoins.

  1. V.ELEMENTS DE CONCLUSION

L’homme est essentiellement un être social appelé à vivre en communauté, tout en promouvant les nobles idéaux de solidarité agissante, d’égalité, de paix et de progrès pour tous. Dans ces conditions, un bonheur individuel n’aurait pas de sens. Il compromettrait l’équilibre du monde, car il favoriserait l’émergence de courants de pensée contestataires ou réactionnaires. Toute confrontation verbale, armée ou idéologique marque le recul de la civilisation, point d’assomption du caractère supérieur ou démiurgique de l’homme. L’égoïsme n’est une valeur, l’enrichissement mutuel et non sur l’aliénation ou la compromission.

Commentez cette pensée d’Albert CAMUS : « La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ».

Introduction

Elle devrait avoir les parties suivantes :

Amener le sujet (le candidat peut partir: soit d’un constat d’ordre général, soit d’un exemple ou d’un contre-exemple, certains candidats peuvent aussi partir de la définition des concepts).

Définir des termes clés

Vraie générosité : la disposition à donner dénouée de tout intérêt égoïste, disposition à donner plus qu’on est tenu de la faire.

Consister à : revenir à

Avenir : future, jeunesse, postérité, progéniture, Cameroun de demain

Tout donner : se sacrifier, donner le meilleur de soi-même, œuvrer pour le bien de l’humanité, donner sans réserve.

Présent : moment actuel, maintenant, aujourd’hui, nous

Réécriture du sujet :

Il faut noter d’emblée que Albert CAMUS (1913-1960), de nationalité française est un écrivain existentialiste du 20ème siècle, littéraire engagé. Dans cette pensée, il veut dire tout simplement que : l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait, rien n’arrive au hasard ; les réalisations, les réussites futures se préparent aujourd’hui (l’avenir se prépare aujourd’hui), les sacrifices d’aujourd’hui sont le bonheur de demain ou alors garantissant les succès futurs.

Problématique :

Exemples :

  • Quel est l’impact des sacrifices d’aujourd’hui sur l’avenir ?
  • Les efforts du présent ne conditionnent-ils pas l’avenir ?
  • Le don de soi sans réserve est-il un gage de succès de demain ?

Plan

Pour énoncer le plan, il faut réexaminer la consigne d’écriture. Commentez = expliquer par un commentaire, faire des remarques, des observations sur le fait pour mieux expliquer et les exposer. Mais la version anglaise du sujet est plus explicite quant à la consigne d’écriture : Discuss this thought, donc commenter ici renvoie aussi à discuter. Il faut donc noter qu’il n’y a pas à la base une différence fondamentale entre commenter et discuter. Tous deux font appel à un débat contradictoire sur un point de vue où les interprétations du sujet vont être dialectisées. Un plan dialectique qui correspond à ce type de sujet consiste donc d’abord à expliquer et à soutenir la thèse d’une part et d’autre part d’en relever les limites ou d’émettre les réserves.

I-                    THESE : L’HOMME EST CE QU’IL SE FAIT

  1. A.Le succès se trouve au bout de l’effort
  • L’homme est le fruit de ses œuvres ;
  • Le culte de l’effort, du sacrifice ;
  • L’honnêteté, probité morale ;
  • L’amour du travail bien fait ;
  • Le sens de la responsabilité.

Le candidat peut soutenir ces idées en citant un auteur comme Jean Paul SARTRE, écrivain existentialiste qui déclare que : « l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ».

Fabien EBOUSSI BOULAGA, écrivain et philosophe camerounais : « l’histoire a une connaissance et un poids où s’inscrivent les actes humains. Le passé informe le présent, celui-ci reprend et réinterprète le passé et conditionne l’avenir » Afrika Zamani, 1979.

  1. B.Le développement de l’esprit civique et citoyen
  • L’amour de la patrie, le culte des valeurs publicaines ;
  • Le respect de la chose d’autrui, le sens de l’altruisme ;
  • La mise en place des institutions et leur respect (un homme politique comme Henri CHENE, ancien administrateur colonial français, 1956 peut être cité ici par le candidat lorsqu’il déclarait que « les instituions d’un Etat ne valent ce que valent les hommes qui les dirigent » ;
  • La primauté de l’intérêt général ;
  • La protection de l’environnement.

Transition : s’il est admis que l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait, cette affirmation présente aussi beaucoup de limites.

II-                  ANTITHESE : LES LIMITES A LA CONSTRUCTION DE L’AVENIR

  1. A.Les limites endogènes
  • L’égoïsme empêche à l’homme de se sacrifier ;
  • La paresse, le culte du moindre effort, comportement le don de soi ;
  • Le non respect du patrimoine public ;
  • L’aliénation du patrimoine culturel, matériel et immatériel (musées, sites, objets culturels, pharmacopée, coutume, danse, musique, contes…)
  1. B.Les limites exogènes
  • l’influence empêche : au Tchad par exemple les institutions financières internationales font pression sur ce pays afin qu’il fasse des réserves sur ses ressources pour les générations à venir alors que les générations actuelles ne sont pas sorties de la pauvreté ;
  • Le tribalisme, le népotisme, le favoritisme ;
  • Menace sur l’équilibre de la planète (émission de gaz à effet de serre, changement climatique).

Conclusion

Bilan : L’homme est ce qu’il se fait mais il y a des limites (le hasard, la prédestination…)

Réponse à la question posée : nous pouvons affirmer que la construction d’un avenir radieux repose sur les sacrifices consentis aujourd’hui.

Ouverture : l’enfant est-il effectivement le père de l’homme ?

Le droit à la différence dans la société contemporaine

Introduction

Le « Ngondo », manifestation culturelle du peuple Douala, momentanément interdit du Cameroun, a été rétabli avec l’avènement du multipartisme dans les années 90.

Les Témoins de Jéhovah, secte religieuse refusant la transfusion sanguine, le salut au drapeau, le vote, continuent à édifier leur loi dans un pays où la levée formelle de leur interdiction, n’a toujours pas eu lieu malgré la liberté religieuse et d’association reconnue par la constitution.

Le droit est la faculté d’accomplir ou non quelque chose d’exiger, quelque chose d’autrui conformément aux règles reconnues individuelles ou collectives, c’est aussi l’ensemble des principes régissant les rapports entre les hommes et les personnes.

La différence est le caractère qui distingue, oppose deux ou plusieurs choses ou des êtres. Le droit à la différence est la possibilité de conserver, de manifester son identité, son originalité, sa spécificité.

La constitution reconnaît à tous les citoyens, sans discrimination de sexe, d’opinion, de religion… l’égalité en droits et en devoirs. Dans un pays où la loi suprême consacre l’égale chance de tous au travail, à l’éducation à la santé, aux besoins, pourquoi penser au droit à la différence ?

Dans une société plurielle comme celle du Cameroun qui compte 250 ethnies, en quelque sorte des micros Etats, comment assurer à chacune d’elles ce droit à la différence sans compromettre la sacro-sainte notion d’intégration nationale ?

Comment préserver l’intégrité territoriale tout en laissant s’exprimer librement l’héritage culturel du bilinguisme ? Comment intégrer toutes les valeurs sociales et culturelles (langues, traditions, religion) dans un pays aussi multiple et complexe comme le Cameroun, où celles-ci se chevauchent, se superposent et se contredisent en même temps ?

La femme battue ou marginalisée, le mari codifié, l’enfant abandonné, le pédophile, l’homosexuel, le séropositif… autant de groupes qui plaident pour le droit à la différence !

La différence pose automatique le problème des minorités, du groupes (secte, association, club, cercle…), de la division d’un ensemble en un ou plusieurs sous-ensembles.

Si les textes réglementaires, les groupes humains de toutes sortes encouragent et protègent le droit à la différence (I), force est de reconnaître que celui-ci doit se faire non seulement dans un cèdre bien déterminé, mais aussi sans nuire à autrui, à la société, à la nation (II).

PREMIERE PARTIE : LE DROIT A LA DIFFERENCE : UN DROIT DE FAIT

Dans la vie quotidienne tout acte posé par un individu tend à être une manifestation du droit à la différence. Chacun aimerait être pris en considération, respecté par tous les autres.

Si tous les êtres appartenant à une société se ressemblent dans l’ensemble, de nombreux éléments permettant cependant de faire la différence entre les uns et les autres. Ainsi, les hommes sont à la fois :

Semblable à tous les autres : ils partagent par exemple la même langue, la même culture, la même tradition. Cas des Bayas, Pygmées, Sanagapour ne citer que ces cas.

Semblable à quelques autres : les albinos forment un groupe différent de celui des mélanodermes, et pourtant, tous appartiennent à la même communauté. Les nains et les géants, les gros et les minces s’opposent….

Semblable à nul autre : chaque être, chaque personne est unique dans sa communauté : l’empreinte digitale est l’expression directe de cette différence, de cette spécificité. Celle-ci s’exerce sous plusieurs formes : caractères, manières, formes physique…

Sur le plan politique, et dans une société démocratique, la différence se manifeste par l’expression des suffrages (majorité – Opposition : bien que perdants ou minoritaires le gouvernement doit, pour l’harmonie générale de la nation, tenir compte des désirata de l’opposition…, partis politiques : lobbys, groupes de pression, groupe d’intérêts…)

Sur le plan social, abondent de nombreuses associations (ethniques ; linguistique ; culturelles… vibrant témoignent du droit à la différence.

La femme est différente de l’homme et certains estiment que son émancipation est une opération conflictuelle avec l’homme (marginalisation ; mouvement féministes, préjugés divers vis-à-vis de la femme…)

Sur le plan économique, les producteurs veulent à tout prix faire des bénéfices mais se heurtent aux droits des consommateurs.

Sur tous les plans, l’homme cherche marquer sa différence. Celle-ci a cependant des limites.

DEUXIEME PARTIE : LES LIMITES AU DROIT A LA DIFFERENCE

Le fumeur est libre de fumer, pourvu qu’il ne porte aucune atteinte à la santé des non-fumeurs (compartiments fumeurs/non-fumeurs dans les avions, les restaurants, lieux publics…). La stratégie spatiale est déjà la reconnaissance du droit de fumer, mais les dernières études médicales montrent que les non-fumeurs sont menacés par la fumée de la cigarette : de nombreuses législations tendent à pousser les fumeurs dans leur dernier retranchement au point où leur droit à la différence devient pratiquement nul.

Que les prières apportent des soulagements moraux et spirituels est un fait indéniables pour les fidèles des sectes et religions. Mais soustraire un malade que l’on entend guérir exclusivement par des prières est un acte criminel répréhensible, pouvant entraîner des poursuites judiciaires (homicides volontaire ; non-assistance à personne en danger…)

Des homosexuels, bien que reconnus dans certains pays, ont encore du mal à convoler en justes noces, la réglementation n’étant ouverte qu’aux mariages hétérosexuels, pour la plupart des cas.

Que les albinos créent une association pour la défense de leurs intérêts, quoi de plus normal ! Encore que tous les albinos ne se sentent pas solidaires de ladite association, dans la mesure où ils n’aiment pas que tout ce qui se rapporte à eux soit toujours vu sous l’angle albinos/mélanodermes !


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