topbar1
Sujets corrigés de culture générale
En janvier 2011, le gouvernement a organisé à Ebolowa, Région du Sud, le Comice Agropastoral, cette fête rurale a revalorisé l’agriculture comme base de développement économique du pays.
A partir d’exemples concrets de votre choix, montrez les moyens et stratégies par lesquels le Cameroun peut développer son agriculture.
INTRODUCTION
L’Afrique de manière générale connaît depuis quelques décennies une croissance démographique et des dynamiques de transformation sans précédent. A voir cette évolution, une seule question nous vient à l’esprit : comment et où vont vivre les quelque millions d’habitants supplémentaires de l’Afrique à l’horizon 2020 ? Afin de tenir le choc de la croissance démographique, l’Afrique doit tripler sa production agricole d’ici 2050. Pour de nombreux scientifiques, ceux-ci pensent que le révolution verte africaine ne peut être qu’un bique.
Au Cameroun, le secteur agricole emploie environ 70% de la population active et représente 40% des recettes d’exportation. Il reste une part importante de l’économie camerounaise (20% à 30% du PIB). En ce qui concerne l’agriculture, la plupart des activités agricoles sont organisées et mises en œuvre par les exploitations familiales qui sont la forme de production la plus importante au sein de l’économie familiale en milieu rural.
La problématique du développement de l’agriculture, un pertinent sujet de réflexion auquel s’atèle sans cesse des groupes scientifiques dans la pleine prise de conscience que, comme pour tous les pays, le Cameroun ne pourra décoller qu’avec ce préalable. Il faut tout mettre en œuvre pour réduire l’extrême pauvreté ainsi que la faim. C’est ce qui pourrait bien justifier le rôle du comice agropastoral qui a été crée depuis longtemps mais qui a eu du mal à décoller. Une genèse sur le comice permettra de faire un constat générale sur l’agriculture camerounaise, de ressortir son rôle afin de dégager des stratégies qui permettront au Cameroun de bien développer les années à venir.
Contrairement aux derniers Spectacles Agric notamment 1973 à Buea, 1974 à N’Gaoundéré, 1977 à Bafoussam, 1981 à Bertoua, 1984 à Bamenda, 1987/88 à Maroua et 2011 à Ebolowa, la principale préoccupation du comice était d’accroître par le changement qu’un tel évènement apporterait à la vie de ses citadins et de l’importance à la vie – fil de notre économie.
En fait, tous les commentaires se sont avérés convenir que le spectacle Agric est une cause de fierté pour toute personne qui a assisté à la présentation des produits agricoles et d’élevage qui sont venus avec les Camerounais de différentes régions pour mettre en valeur et exposer leur savoir-faire. Les fruits de la terre, la richesse de la forêt, les animaux, les oiseaux, les œuvres de la main, étaient disponibles pour que les gens puisse voir et d’apprécier les produits en provenance du Cameroun, surnommé Afrique en miniature.
Il a été créé par un décret présidentiel de 1973 à Buea. Son objectif premier est d’intensifier la production agricole du Cameroun et de stimuler tous les agriculteurs à travailler plus fort. L’initiative visait également à assurer le développement des infrastructures des villes hôtes en termes de santé, d’éducation, d’assainissement, de routes, de réhabilitation, d’urbanisation et de nombreuses autres installations. Ainsi, la mission quotidienne des agriculteurs est de faire tous les efforts pour assurer notre sécurité alimentaire, créer des emplois dans les zones rurales, réduire nos importations et stimuler les exportations de produits agricoles pour notre agriculture au sens large, afin de jouer son rôle en tant que force motrice de l’économie nationale
I- CONSTAT : EN GENERAL
Notre politique de développement du secteur rural doit résoudre l’épineux problème de l’insuffisance du financement, qu’il s’agisse du public ou l’investissement privé. Nous devons également aborder divers autres anomalies telles que :
- Absence de végétale amélioré et des matières animales ;
- L’accès difficile à la terre
- Faible soutien de la part de l’Etat
- Rendement de la terre pauvre
- Ampleur des pertes post-récoltes
- L’inaccessibilité des zones de production
- Les procédures de paiement longues
- Inadéquation entre le système de marché et le secteur agricole
On n’arrêtera jamais de dire que l’agriculture dans le sens le plus large – c'est-à-dire y compris l’élevage et la pêche – est la véritable richesse de notre pays et que les revenus pétroliers et miniers, aussi utiles soient-ils, ne peuvent pas être la seule base de notre développement. Est-il vraiment nécessaire de rappeler nos agro-pastoraux potentiels ?
II- ROLE DE L’AGRICULTURE
Comme les cultures alimentaires sur lesquelles notre sécurité alimentaire dépend, il y a eu une légère augmentation de la production au cours des dernières années. Cela est vrai pour le riz, le maïs, le mil et le sorgho, ainsi que la banane plantain, le manioc et la pomme de terre. Cette tendance positive s’applique également aux légumes, fruits et graines oléagineuses.
- Tout d’abord, la production agricole doit pouvoir nourrir la population. En d’autres termes, elle doit assurer notre autosuffisance alimentaire. Est-ce le cas ? En principe, oui, mais dans la pratique, les choses sont un peu différente. Les résultats de la spéculation conduisent à des hausses de prix, rendent la nourriture inabordable pour les plus défavorisés.
- En suite, dans un pays comme le nôtre où 60% de la population dépend de l’agriculture, elle devrait être le pourvoyeur d’emploi primaire. Pourtant, nous savons que beaucoup de gens en milieu rural – en particulier les jeunes – éprouvent des difficultés à obtenir un emploi et attirer par la "Glamour de la ville".
- Troisièmement, la capacité de production de notre agriculture reste fortement sous-utilisée, ce qui l’empêche de prendre sa place légitime dans notre économie, contribuant ainsi à l’amélioration de la condition de vie des populations concernées. C’est l’une des raisons de la stagnation de notre indice de développement humain et de notre retard dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
- Enfin, une production insuffisante de certains produits comme le riz, le maïs, le sucre et le poisson, nous oblige à importer de grandes quantités alors que nous avons de grandes superficies adaptées à ces cultures. Ces importations viennent sérieusement bouleverser notre balance commerciale extérieure.
Pourtant, nous pourrions facilement produire de ces aliments ou de substitution leur offrant des produits locaux tels que le plantain, le manioc et bien d’autres.
A notre avis, nous n’utilisons pas assez de nos potentialités dans ce secteur.
La production animale est en cours. Viandes de bœuf, de petits ruminants et de porc ont atteint des tonnages importants. Mais, la croissance la plus remarquable a été constatée dans la volaille, ce qui entraîne une réduction substantielle des importations. Cette observation est intéressante dans la mesure où elle traduit l’augmentation de notre production nationale qui conduit automatiquement à une réduction des importations. Il y a également une croissance significative dans la production de lait de bœuf, mais après une double confrontation entre notre production réelle et nos ressources, l’on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de place pour la croissance dans tous ces secteurs. Mais quelles stratégies pour une production plus croissante ?
III- STRATEGIES : Idée Générale
Pour rappel, l’idée du comice est de faire des progrès vers la modernisation de la pêche, l’agriculture, l’élevage et par conséquent augmenter la production et la productivité des petites exploitations, favoriser l’émergence d’unités de « deuxième génération » de production, c'est-à-dire grandes et de taille moyenne respectueuse de l’environnement des entreprises.
Ces problèmes sont aggravés par les effets du changement climatique. En dehors de cette dernière contrainte à laquelle nous ne pouvons adapter nos stratégies, tous les autres exigent des réponses urgentes et appropriés. La plupart des idées importantes comprennent :
Structure de financement : création d’une banque de financement
Cela aussi est marqué par les décisions importantes annoncées par le Chef de l’Etat aux acteurs du monde rural et agricole. La création d’une banque des agriculteurs, la construction des routes, la création d’une industrie de montage de tracteurs et autres.
Pour augmenter la production locale, il est nécessaire que les agriculteurs aient des revenus suffisants, sans pour autant augmenter le prix de vente des produits locaux.
- Tout d’abord, la production agricole
A ce stade, nous tenons à faire deux remarques : pour les céréales, il est clair que nous devrions produire beaucoup plus afin d’éviter, comme nous l’avons dit plus tôt, de les importer. En partant de l’information dont nous disposons, nous le Cameroun a dépensé environ 550 milliards de FCFA en 2009 pour l’importation de la farine, de riz et de poisson, ce qui est sept fois plus le montant de 1994. Nous devons absolument nous libérer de cette dépendance car « l’Afrique ne doit plus importer pour manger ». L’augmentation de la production de nos cultures en situation de pénurie et l’amélioration de nos canaux de communication avec les zones rurales doivent maintenant être considérés comme des priorités urgentes.
En ce qui concerne les cultures de rente, essentiellement la cacao et le café, après une baisse de la production due à des prix déprimés, nous assistons à une amélioration progressive du tonnage, qui est plus important pour la cacao. Une telle amélioration devrait être encouragée. Les problèmes persistants devant être résolus sont associés aux vergers vieillissants, la qualité des produits et encore une fois, l’entretient des routes.
En ce qui concerne les cultures industrielles comme le coton, l’huile de palme, le caoutchouc, la canne à sucre et la banane, nous pourrions prolonger notre caoutchouc et les plantations de banane pour générer des recettes en devises et emplois et la culture du coton mérite un coup de pouce pour répondre à une augmentation attendu de la consommation mondiale qui émerge à peine l’agriculture et l’industrie.
- Ensuite l’élevage
La pêche en mer et la pêche continentale ainsi que la pisciculture jouent un rôle important dans notre pays, en raison de leur teneur en protéines dans l’alimentation de notre population. Reconnaissons que nous n’avons pas encore exploré toutes les potentialités de nos ressources halieutiques. Des efforts devraient être faits dans ce sens pour nous empêcher l’importation de grandes quantités de poissons, notamment le maquereau.
IV- MOYENS
1- Mise en place des stratégies : implication des ministères et tutelles
Nous faisons donc appel aux divers ministères et services chargés du développement rural pour aborder ces questions et adopter des mesures pour les mettre en œuvre dès que possible.
Il serait bon aussi au niveau du système éducatif, de proposer aux jeunes sans emploi des formations qualifiantes relatives aux métiers de l’agriculture et de développer les métiers de l’agriculture. Le but étant de lutter contre l’exode rural et favoriser un retour à la terre.
2- Routes en vue de construction
En conséquence, après le comice de 2011, les routes suivantes seront pavées :
- Ebolowa-Kribi par l’intermédiaire d’Akom II ;
- Ebolowa-Kribi via Lolodorf, dans le cadre de l’industriel de Kribi et du complexe portuaire
- Olama-Lolodorf ;
- Sangmelima-Ouesso Djoum pour lesquels un financement est disponible
- Ebolowa-Sangmelima par Mengon, dont les travaux vont commencer cette année.
3- Lancement dès que possible de constructions
La construction d’un certain nombre d’installation, notamment :
- Le barrage hydroélectrique de Memve’ele et Kribi deepsea port ;
- Barrage hydroélectrique de Mékin
- Usine alimentée au gaz de Kribi
4- Développement de l’agriculture
- Mettre en place une politique agricole communicative en intégrant le contexte spécifique de notre territoire et de l’espace Haute Provence
- Apporter un soutien aux producteurs de projets
Les priorités de la commission de développement agricole :
1ère action : création d’un lieu de vente directe :
De manière à répondre à une problématique locale et dans l’esprit des enjeux du schéma d’orientation, il est proposé d’étudier la possibilité de création d’une maison de l’agriculteur qui serait un lieu de vente (circuit court) et surtout un lieu d’échange entre les producteurs et les consommateurs. Il s’agit également de répondre à une demande d’agriculteurs motivés, professionnels et compétents.
2ème action : favoriser la distribution des produits agricoles locaux dans les cantines scolaires de notre territoire
3ème action : mobilisation des terres agricoles :
Compte tenu de l’évolution économique mondiale, les différents organismes pourraient encourager le développement des cultures vivrières et mobiliser du foncier à cet effet. Cette proposition est cohérente avec l’agenda 21 : économie maîtrisée, équité sociale et protection de l’environnement.
4ème action : favoriser les investigations de production en terre agricole sèche et irriguée, par la prise de contact auprès de la Chambre d’Agriculture et des centres de recherche (INRA et Cadarache).
5ème action : veiller à maintenir les terres irrigables de bonne valeur agronomique en zone périurbaines. Participation à des manifestations valorisant l’agriculture locale.
CONCLUSION
Le comice agropastoral de 2011 à Ebolowa restera dans les annales de l’histoire du Cameroun comme une réussite. Annoncé par le Chef de l’Etat dans son message traditionnel de fin d’année à la nation en 2009, le Salon de l’agro-pastoral est devenu une réalité et des bookmakers viendront faire l’écho de son retentissant succès en termes d’organisation et de participation.
La reconnaissance de notre politique agricole, en dépit de la stricte discipline budgétaire à laquelle nous devons faire face, un effort financier particulier sera fait par l’Etat pour soutenir l’agriculture, l’élevage et la pêche au cours des prochains exercices. A en croire les organisateurs, l’agriculture demeure le principal vecteur d’un développement durable, qu’il s’agisse dans un premier temps de satisfaire la demande locale qui est réduite avant de songer à l’exportation. La question qui est maintenant en attente chez tout le monde est celle de savoir qui sera l’hôte du prochain Salon agropastoral ? Salon qui permettra de faire une meilleure évaluation des actions et stratégies prônées en 2011.
En vous appuyant sur vos lectures et sur votre expérience personnelle, commentez la devise du Cameroun.
TOPIC :Based on your readings and personal experience, comment on the motto of Cameroon.
Le sujet a pour but de tester la culture générale des candidats, et notamment leur éducation citoyenne. Il ne serait pas normal qu’un candidat de niveau Baccalauréat ne puisse pas au préalable savoir que la devise du Cameroun c’est : « Paix-Travail-Patrie ». Ne pas énoncer clairement la devise expose le candidat à être noté sur 06 pts et perdu ipso facto 14 pts sur 20.
Il convient de rappeler aussi que ce sujet n’est ni un sujet d’histoire, ni un sujet de science politique. Il est tout simplement question de tester la connaissance de la devise et l’impact de celle-ci dans le vécu quotidien de chaque Camerounais.
Comment dans la pratique sociale les Camerounais vivent-ils leur devise « Paix-travail-patrie » ? Ou Comment les Camerounais traduisent-ils dans les frais les idéaux et les exigences de Paix, de travail et de patrie exprimés par la devise ?
La devise du Cameroun a été adoptée en Assemblée législative du Cameroun (ALCAM) le 10 mai 1957, dans le contexte historique d’autonomie interne consécutive à la loi-cadre. A cette période, une flambée de violence orchestrée par le maquis sévit dans le Littoral et l’Ouest du pays, car l’UPC, principal parti politique, venait d’être interdit deux ans plus tôt. Pour bâtir le pays social et la contribution de tous apparaissent comme des impératifs catégoriques. D’où le choix d’une devise ; c'est-à-dire d’un ensemble de termes forts et porteurs d’un idéal social, politique, économique et culturel.
Compte tenu du niveau des candidats (officiellement Baccalauréat), un développement bipartite convient à ce sujet.
IV.1. Définition et analyse des concepts
Paix : absence de guerre, harmonie sociale ;
Travail : capacité de produire des biens, des services et d’améliorer la productivité
Patrie : terre des ancêtres, sentiment fort d’appartenance à un même pays, synonyme de nation. L’idéal est de passer de la simple juxtaposition des tris à une véritable intégration nationale.
C’est ici que le candidat est appelé à convoquer ses lecteurs (ouvrages scolaire, journaux) pour illustrer chacun des trois concepts, les mettre en interrelation ou les mettre en perspective avec des emblèmes nationaux (hymne nationale, drapeau, armoiries).
IV.2. La devise dans le vécu quotidien des Camerounais
Cette partie est indispensable. Elle permet au candidat de donner un point de vue personnel sur notre expérience de construction d’une nation.
Problème à soulever
La devise condense une vision du monde, constitue une interpellation pour chaque citoyen à vivre selon l’idéal et les aspirations qu’elle porte.
Paix-travail-patrie, voilà trois valeurs fondamentales auxquelles les Camerounais doivent rester viscéralement attachés afin de faire de notre beau pays une nation forte, promotrice d’un développement durable, capable de préserver sa culture et de s’ouvrir aux autres dans la perspective d’une mondialisation bien conçue et bien assumée.
Que pensez-vous de cette affirmation d’un auteur contemporain : « Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et c’est la justice qui libère ».
TOPIC : Discuss this assertion by a contemporary author : « Between the strong and the weak, freedom is a source of oppression and justice a source of freedom ».
Le sujet repose sur trois pairs de concepts antithétiques :
La consigne d’écriture est tout à fait classique et n’est pas susceptible d’embarrasser le candidat. « Que pensez-vous de » induit un traitement méthodologique du sujet avec une phase d’explication et une phase de prise de position.
Le plan ici devrait être dialectique, car l’esprit de nuance et de synthèse est plus qu’exigé, loin de tout fanatisme, de toute tendance subjective consistant malencontrement à fantasmer ou à jeter l’anathème sur ceux qui gouvernent, dirigent, bref jouissent d’une parcelle de pouvoir.
Point n’est besoin de rappeler le rôle capital de la problématique dans tout travail intellectuel en général, et en dissertation en particulier. Une prestation intellectuelle sans problématique, c'est-à-dire sans questionnement majeur égare le correcteur et disqualifie le candidat. L’introduction devra bien circonscrire tous les aspects techniques et formels : amener le sujet, poser le sujet, problématiser le sujet et en annoncer si possible les grandes articulations.
Ce sujet pose le problème de la régulation des rapports sociaux ou de la cohabitation harmonieuse entre les humains.
Comment la liberté et la justice peuvent-ils garantir l’émergence d’une société idéale fondée sur l’égalité, la paix et l’épanouissement de tous ?
La liberté peut-elle se réduire à sa seule dimension négative ? La justice peut-elle être rendue en toute objectivité, et en toutes circonstances ?
Etant donné que les candidats de la section Magistrature sont titulaires d’au moins une Maîtrise, il est tout à fait judicieux d’attendre d’eux des dissertations plus ou moins philosophiques en bonne et due forme, et un traitement du sujet intégrant volontiers la discussion et une bonne connaissance des grands penseurs et écrivains tels que Rousseau, Hobbes, Machiavel, Marx et Engels, Lafontaine, Montesquieu, Sartre, Jankélévitch, etc. Il est tout aussi indiqué qu’il soit fait appel à l’immense contribution des écrivains et philosophes africains au débat sur l’Etat de droit, la bonne gouvernance, l’éthique dans les relations interpersonnelles et internationales : Krumah, Eboussi, Njoh Mouelle…
Les évaluateurs se doivent d’être attentifs à ces cas où les candidats ont un bon contenu, malgré une présentation schématique et inappropriée héritée des Facultés des Sciences Juridiques. Le cas échéant, le fond noté sur 14 sera bonifié, mais la notation de la forme sur 06 pts devra en pâtir. Il est formellement interdit d’attribuer des notes standardisées ou fantaisistes.
1ère partie : CETTE PARTIE CONSTITUEE DE DOUBLE THESE EN ENONCEE PAR L’AUTEUR DE LA CITATION :
Les domaines social, politique, culturel et économique regorgent d’exemples de rémanence de l’Etat de nature, avec sa devise : « je prends la plus grande part parce que je me nomme lion ». La force régente tout dans ce contexte, d’où les notions de fort et de faible. Lafontaine, le célèbre fabuliste français, s’en prend à la casuistique dans les « animaux malades de la peste ».
Les relations interethniques en Afrique sont parfois empreintes de domination d’un groupe sur un autre (Burundi, Rwanda, Soudan…). Les guerres de religions et autres affrontements ont souvent eu pour fondement la sublimation de soi et la dévalorisation de l’autre.
Si la liberté opprime, elle devient négative et entraîne des réactions diverses : recours à des tribunaux, révolte, violence et victimisation.
La justice repose sur le respect du droit par tous. Son efficacité s’appuie sur un principe sacro-saint : l’égalité de tous devant la loi.
Un environnement national et international soucieux de la justice sociale est favorable à la lutte contre les inégalités et les atteintes aux droits inaliénables des peuples.
La justice est Métonymiquement symbolisée par l’institution judiciaire dont les acteurs sont les magistrats, les avocats, les huissiers, les notaires… Ces acteurs doivent tous être compétents, intègres et indépendants.
2ème partie : CETTE PARTIE EST CONSTITUEE DES ARGUMENTS FECONDANT L’ANTITHESE
Un bon exercice de la liberté peut libérer : épanouissement dans une relation contractuelle, le respect d’autrui, le respect des engagements. Le respect de l’égalité entre homme et femme, entre les peuples est source de progrès.
Pour les croyants, la crainte de Dieu est un facteur d’équilibre et de recherche de la perfection. Elle induit des comportements contraires aux injustices et autres violations du droit.
En cas de dysfonctionnement manifeste, la justice peut ne plus être garante de son efficacité et surtout de son impartialité.
Les récriminations des justiciables montrent quotidiennement que la force subjugue souvent le droit.
Sur les plans économique, politique et culturel, certaines grandes puissances ne respectent que leurs intérêts : colonialisme, néocolonialisme, apartheid, impérialisme, autant d’abus que les tribunaux internationaux n’osent sanctionner.L’invasion américaine en Irak reste la plus parfaite illustration de la raison du plus fort.
Paradoxalement, même les grandes religions ne sont pas à l’abri des critiques : détournement des consciences, luttes d’influence, abus d’autorité, mésinterprétation instrumentalisée des livres saints, abus des biens sociaux.
3ème partie : UNE SYNTHESE S’IMPOSE, CAR LES CANDIDATS DOIVENT DEMONTER QU’ILS PRATIQUENT LE CULTE DE « L’HONNETE HOMME » QUI FUIT TOUTE EXTREMITE DU TRIOMPHE DE L’ETAT DE DROIT
Seul l’Etat de droit, s’il est accepté de tous, est capable de faire de la liberté et de la justice des forces socialement positives et porteuses de progrès et de bien-être.
Les droits de l’Homme doivent être promus en permanence ; il y a nécessité d’une meilleure intégration des concepts de genre et de parité/complémentarité.
La promotion de la démocratie garantit l’exerce de la bonne gouvernance, l’affectivité de la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, le respect de l’éthique.
La terre est appelée à être, selon le vœu de Saint-Exupéry, « une terre des hommes » d’où l’exigence morale d’un vivre ensemble quoique différents.
Les Etats dits puissants doivent, sans hypocrisie ni calculs personnels, soutenir les grands organismes internationaux nés au lendemain de la 2ème guerre mondiale pour apporter plus de stabilité et de progrès à notre planète.
Il est tout à fait indiqué que le candidat conclue sa dissertation, ce d’autant plus qu’il a à répondre aux questions problématisant le sujet. L’être humain soit toujours tendre vers un idéal, ce dernier dût-il apparaître de manière asymptomatique. Il convient la vision manichéenne qui veut que le monde soit la coexistence nécessaire du bien et du mal, des forts et des faibles, des bons et des mauvais, la promotion d’un humanisme intégral revalorisant l’homme, compte non tenu de sa race, de son sexe, de son rang social est un gage d’espoir d’une humanité nouvelle. Les discours des appareils religieux ne feraient-ils pas mieux de relayer en profondeur une telle vision ? En tout cas, c’est ici le lien de toutes les synergies et de tous les partenaires.
« Il faut aimer son pays, il faut aimer ses concitoyens. Dès que l’amour est à l’œuvre, il y a service ininterrompu, dans le repos comme dans l’action ». Commentez cette assertion d’un auteur contemporain.
TOPIC : "It is necessary to love your country to love your fellow countrymen. Once love is at work, there is uninterupted service, whether we are at rest or in action". Comment on this statement by a contemporary writer.
L’expression « il faut » est un gallicisme qui pose des problèmes de traduction. L’auteur a choisi de la traduire ici par « it is necessary » parce que, en français, le verbe est à la forme impersonnelle et le verbe falloir étymologiquement exprime une nécessité, un besoin, un vide à combler et par conséquent une condition à remplir, un impératif, un devoir.
« Il faut aimer son pays » : l’amour de son pays ici devient un devoir, une obligation (patriotisme). On n’est pas libre de refuser. C’est donc une nécessité comme dans le texte en anglais.
« Il faut aimer ses concitoyens » : (le texte pose un problème de registre. Le candidat peut se tromper de registre en croyant qu’on est dans le domaine de la fraternité, de la familiarité ou de lareligion) il ne s’agit pas d’une simple forme de compassion, d’altruisme, encore moins d’une fraternité. L’altruisme et la compassion renvoient à la notion de prochain qui appartient au langage biblique (aimer son prochain comme soi même). La fraternité renvoie au lien de sang à la fratrie, à la notion de frater (qui exprime une idée de pacte). Le mot concitoyen renvoie à la cité, à la citoyenneté, à l’Etat, à la nation. L’individu ne s’identifie plus à sa famille, à sa tribu ou à sa région (notion de frère, de tribalisme, de régionalisme), il ne s’identifie plus à l’autre (notion de prochain dans la bible), il abandonne toutes les solidarités primaire pour s’assimiler à l’Etat-Nation. Il devient donc un citoyen à part entière (un homme qui vit dans la cité). Il se débarrasse de son identité tribale pour adopter une identité citoyenne ou nationale (nation, nationalisme, nationalité) – il n’est plus Béti ou un Bamiléké, il devient un Camerounais à part entière, c'est-à-dire quelqu’un qui est chez soi partout où il se trouve.
Le texte en anglais exprime mieux l’idée de « pays tout entier » en parlant de « fellow country men ». Le texte en français renvoie à la cité (concitoyen) or il y a souvent confusion entre la cité et la ville. En fait, dans « aimer ses concitoyens », il y a l’idée que le Camerounais doit aimer les autres Camerounais (idée de pays tout entier, de nationalité d’où de nationalisme). Nous somme ici dans le registre officiel et soutenu. Il ne s’agit donc pas ici de l’amour du prochain comme da&ns la Bible, mais d’un sacrifice que l’on doit faire à la nation.
« Dès que l’amour est à l’œuvre, il y a service ininterrompu » : le patriotisme etle nationalisme inspirent la bravoure, l’esprit de sacrifice, le don de soi. L’amour de la patrie, l’amour de la nation constituent la source d’énergie qui anime notre action d’où la notion d’infatigable, d’ininterrompu, l’idée d’aller jusqu’au bout sans baisser les bras, sans jamais s’avouer vaincu (l’esprit lion indomptable), aller jusqu’au sacrifice suprême.
« Dans le repos comme dans l’action » en tout lieu et en toute circonstance, entière disponibilité, que l’on soit en service ou à la retraite.
Le sujet en français dit commentez et celui en anglais « comment on ». Il arrive généralement que le sujet en français dise « commentez », alors que celui en anglais dit « discuss ». Dans ce cas, la consigne en anglais est plus explicite par rapport au travail attendu du candidat. Discuss suppose en effet que le candidat expose d’abord la pensée de l’auteur (c'est-à-dire qu’il la commente et illustre avec des exemples précis), puis en présente les limites ou en émet des réserves.
On attend donc de tout bon candidat qu’il justifie la pensée de l’auteur d’une part et d’autre part qu’il en présente les limites puis qu’il prenne position ou fasse des suggestions.
Que pouvons-nous refuser à notre cher et beau pays ? Ne devons-nous pas aller jusqu’au sacrifice suprême quand la nation est en danger ? N’est-ce pas l’amour de la patrie et l’amour de la nation qui doivent inspirer chacun de nos actes et guider notre action de tous les jours ? Dans ce monde où les valeurs s’effritent tous les jours, les notions de patriotisme et de nationalisme ont-elles encore un sens ? Le patriotisme et le nationalisme ne constituent-ils pas des dangers pour la mondialisation ? L’unité de l’Afrique est-elle possible si chaque Africain défend sa patrie et sa nation ? Jusqu’où le patriotisme et le nationalisme doivent-ils nous conduire ?
Ne pas oublier qu’il s’agit d’un sujet de culture générale. Le niveau exigé aux candidats est celui du baccalauréat. Cependant certains candidats ont un niveau supérieur à celui du baccalauréat. Ils abordent donc le sujet avec des méthodologies ou des plans divers. On peut cependant prévoir trois plans possibles.
Introduction
Le candidat aura recours à des exemples concrets tirés de l’actualité ou de ses lecteurs pour clarifier et justifier la pensée de l’auteur. Il s’agit bien d’une dissertation de culture générale.
Les candidats montreront que l’amour de la patrie est une nécessité absolue. Il n’y a rien que l’on puisse refuser à la nation, même pas sa vie.
Les candidats citeront des exemples d’actes de bravoure : Marc Vivien FOE, Martin Paul Samba, Douala Manga Belle, Ruben Um Nyobe, etc.
La patrie est-elle toujours reconnaissante envers ceux qui font don de leur vie ?
Les candidats citeront des cas concrets d’ingratitude vis-à-vis de gens qui se sacrifient par amour pour leur pays ou leurs concitoyens.
Le patriotisme et le nationalisme ne constituent-ils pas des dangers ?
Nous ne devons aller jusqu’au sacrifice suprême que quand il s’agit d’une nécessité. Les Camerounais n’ont-ils pas travaillé sans salaire à une période où les caisses de l’Etat étaient vides ? Les Camerounais n’ont-ils pas accepté sans broncher des baisses de salaire ? Une fois les caisses de l’Etat renflouées le Camerounais n’a-t-il pas le droit de réclamer son salaire ? Les Lions indomptables ne méritent-ils pas des primes de match après chaque victoire ?
Le sacrifice est lié à une nécessité. Quand il n’y a pas nécessité, il n’y a pas sacrifice. Nous ne devons faire don de notre vie que pour une cause qui en vaut la peine.
Aimer son pays, aimer ses concitoyens doit-il nous amener à oublier que nous avons des bouches à nourrir ? Ne sommes-nous pas objet de moquerie quand nous oublions de construire une maison dans notre village ?
Pouvons-nous réellement nous affranchir du lien qui nous lie à notre famille ou à notre groupe éthique ? Servir sa famille ne fait-il pas partie de nos devoir ?
L’amour de la patrie et de ses concitoyens signifie-t-il la haine des autres ? Ne devons-nous pas tirer aujourd’hui les leçons du passé à travers la Première et la Deuxième Guerre Mondiale ?
Certains candidats feront certainement un devoir en deux parties.
Ceux-là ont généralement l’habitude de faire leur synthèse et leurs propositions à la conclusion. D’où la nécessité pour le correcteur de lire le devoir du candidat jusqu’à la conclusion.
Certains candidats ayant une formation de juriste présentent leur dissertation en deux parties.
Il ne faut pas confondre une dissertation de culture générale avec un devoir spécialisé. Dans une dissertation de culture générale, le candidat forme des phrases complètes, présente ses idées sous forme de paragraphes bien rédigés. On attend de lui une bonne maîtrise du sujet, une maturité d’esprit, exhaustivité et cohérence dans les idées, et surtout une bonne conclusion.
NB : Le Directeur Général de l’ENAM attache du prix au sérieux avec lequel les correcteurs feront leur travail. La forme sera notée sur 06 pts et le fond sur 14 pts. On attend des correcteurs une tenue exemplaire : objectivité et discrétion, pas de commentaire sur les copies des candidats, éviter d’écrire sur lesdites copies afin de na pas influencer la deuxième correction, les notes seront portées sur une feuille indépendante de la copie. Les téléphones doivent être mis sur vibreur. Les conversations téléphoniques se feront hors de la salle de correction, un silence absolu est nécessaire pendant la correction.
La contrefaçon est la reproduction frauduleuse d’un produit, au préjudice du produit initial. Identifiez quelques produits et expliquez pourquoi ils font actuellement l’objet de contrefaçon au Cameroun (6 points)
Montrez les conséquences sur l’économie camerounaise (8 points)
Que faudrait-il faire pour combattre la contrefaçon au Cameroun ? (6 points)
Illustrer votre analyse avec des exemples concrets de votre choix.
INTRODUCTION
Avec l’ouverture du marché mondial, les portes sont désormais grandes ouvertes aux importations au Cameroun. Celles-ci sont les bienvenues, mais uniquement dans la mesure où elles sont effectuées dans un cadre légal. Le contexte de la pauvreté qui caractérises l’économie camerounaise vient intensifier les pratiques frauduleuses sur le marché camerounais. Ainsi, de nombreuses entreprises locales se sentent bouleversées. Pour la seule année 2005, les entreprises CHOCOCAM, SODECOTON et BAT (à titre d’exemple) ont subi chacune une importante baisse de leur chiffre d’affaire. Dans la même foulé, plus de trois cent emplois ont été supprimés. Le constat reste alarmant et cette situation peut s’expliquer par un trio qui revient immanquablement, et qu’il serait illusoire de séparer à savoir : la fraude, la contrebande et la contrefaçon.
La contrebande, c’est lorsqu’un produit prohibé ou non arrive de façon illégale au travers des frontières. La fraude quant à elle est la fausse déclaration de valeur au moment où l’entrée des marchandises sur le territoire (un acte de mauvaise foi). La contrefaçon, c’est la reproduction frauduleuse d’un produit, au préjudice du produit initial.
Ces trois problèmes sont permanents depuis cinq ans et ils ont une conséquence directe sur l’économie camerounaise. Mais laquelle ? Il est donc important d’identifier quelques produits contrefaits et d’expliquer pourquoi ils actuellement l’objet de contrefaçon au Cameroun, ensuite, de monter les conséquences de la contrefaçon sur l’économie et enfin des solutions pour la combattre.
I- IDENTIFICATION DE QUELQUES PRODUITS CONTREFAITS : EXPLICATION
La contrefaçon ne fait qu’étendre ses tentacules dans toute l’économie camerounaise depuis la fin des années 1990. De nombreux produits sont contrefaits et nous prendrons quelques uns pour illustrer nos propos.
1- La pile, les vins, les bijoux, chaussures et vêtements
Le directeur Général de PICAM, David Miklas le précisait encore l’année dernière dans un journal de la place, que leur nouveau produit, la pile R-6 qui n’avait qu’un an d’âge subissait déjà les méfaits de la contrefaçon. En effet, PICAM avait le pari de la technologie en investissant beaucoup d’argent dans ce nouveau produit. Il va de soi que le prix de vente ne pouvait être abordable aux consommateurs camerounais. Quelques mois après, le produit R-6 était concurrencé par un produit chinois moins cher, mais de moindre qualité. Ce qui explique la contrefaçon de ce produit, et le fait que le marché camerounais soit inondé par les produits chinois. Or, les chinois pouvant entrer en possession du nouveau produit R-6 et compte tenu de leur fort potentiel technologique, ils ont transféré celui-ci vers leur pays. La main d’œuvre étant moins coûteuse en Asie, ces produits reviennent alors concurrencer les produits d’origine et par ailleurs, de nombreux produits sont importés illégalement échappent ainsi au contrôle douanier et autre, alors que PICAM paye les impôts.
Les vins sont aussi contrefaits. Car de nombreux producteurs véreux s’hasardent à coller des étiquettes d’origine sur les bouteilles remplies de mauvais vin. Comme disait un exégète : « il n’y a que les connaisseurs pour reconnaître les grands et les bons vins ». Que dire alors des bijoux, qui sont faits à partir de la pacotille ? De nombreux consommateurs manifestent l’envie de mettre un bijou, or un bijou d’origine et de bonne qualité coûterait cher. Tous ces contrefacteurs conscients de la demande croissante, mettent donc à la disposition des consommateurs des produits contrefaits et ce, d’autant plus que les matières premières qui contribuent à la production de ces bijoux contrefaits sont à la porte de tous.
Par ailleurs, se vêtir est obligatoire pour tout un chacun, mais à quel prix ? Les tendances actuelles ou encore les phénomènes de la modernisation amènent tout consommateur à vouloir acheter un habit ou une chaussure de marque. Par exemple, qui n’aimeraient pas pour un jeune sportif camerounais porter une chaussure ou un tee-shirt de marque « PUMA », « ADIDAS »… fort de la notoriété de ces différentes marques, les contrefacteurs saisissent l’opportunité pour produire des marques contrefaites.
2- Le textile camerounais menacé par la contrefaçon
Le dilemme de la cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM) est simple. La société créée en 1965, n’a aujourd’hui plus la même santé qu’avant. Avant, c’était il y a seulement cinq ans, avant que la contrefaçon, la contrebande et la fraude ne gangrènent le marché.
En effet, la CICAM fait environ plus de 500 motifs par an, mais malheureusement tous ne sont pas déposés car les droits d’enregistrement sont assez élevés. Comme l’a dit Jean Paul DERNIER, directeur commercial de la CICAM dans un dossier Afric Collection du 09 février 2006 : « nous ne protégeons que certains dessins comme celui de la journée de la femme. Nous avons les infographes que nous payons et toute une infrastructure au niveau de la création pour les dessins qui sont directement copiés par quelqu’un d’autre ». Toutes ces explications pourraient illustrer ce pourquoi le textile camerounais est contrefait et d’autre part les coûts de production sont extrêmement faibles en Chine. Les produits chinois qui gênent le plus ceux du Cameroun sont de basse qualité mais à des prix pratiquement un tiers inférieur aux coûts de revient de CICAM. Alors qu’un pagne CICAM est devenu entre 4500 F CFA et 6000 F CFA, on peut trouver des imprimés chinois à 2500 F CFA.
3- Les médicaments : antipaludéen contrefaits en accès libre au Cameroun
La contrefaçon des médicaments concerne principalement ceux pour lesquelles la demande est forte, tels les antipaludéens dans les régions d’Afrique où le paludisme est endémique. La distribution à large échelle de médicaments non conformes ou de mauvaise qualité, en particulier dans les pays d’Afrique, est en partie due à l’intensification des échanges commerciaux à la demande croissante en traitement médicamenteux ou en vaccin, à la prolifération de petites industries pharmaceutiques, ainsi qu’à la régulation insuffisante de la fabrication et du commerce de ces produits. La contrefaçon qui affecte toutes les classes de médicaments concerne surtout les antibiotiques et les antiparasitaires.
Les effets de la contrefaçon sont observables à plusieurs niveaux de produits de notre économie (textile, médicaments, vins, bijoux, agroalimentaires…) ; et ne pourrait ainsi être sans impact pour elle.
II- CONSEQUENCE DE LA CONTREFAÇON SUR L’ECONOMIE CAMEROUNAISE
Trois fléaux principaux (contrefaçon, contrebande, fraude) que l’économie camerounaise subit de plein fouet depuis la fin des années 1990 et qui constituent un sérieux manque à gagner aussi bien pour les entreprises que pour l’Etat. Selon un membre du Groupement International du Cameroun (GICAM), les pertes annuelles accumulées avoisinent les 65 milliards de FCFA. Au bas mot, puisqu’il est par définition impossible de quantifier précisément le commerce illicite. Ces trois phénomènes ont des racines tellement profondes qu’ils sont de nature à perturber le programme économique et financier du gouvernement et dont le point d’orgue est l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (des produits étrangers sont introduits au Cameroun frauduleusement, sans payement de droit de douane, où sont déclarés à une valeur moindre). De l’avis de Bello Bouba Maigari (Ministre du MINDIC), les trois maux font perdre quelques 60 milliards de recettes fiscales à l’Etat, les entreprises qui en sont victimes sont en proie à d’énormes difficultés liées notamment ces dernier temps aux coûts élevés de l’énergie, pouvant entraîner leur faillite et accroitre ainsi le chômage.
Sur le plan sanitaire, les chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) ont analysé la qualité des médicaments antipaludéens issus des circuits informels de distribution au Cameroun et on analysé l’impact de l’absorption de ces médicaments sur l’état de santé des patients. Le commerce illégal et la libre utilisation de ces produits non conformes peuvent engendrer une aggravation de l’Etat clinique des individus malades, susceptible notamment d’entraîner la mort par la maladie elle-même du fait de l’inefficacité des traitements. Ces pratiques induisent bien souvent un allongement de la durée des traitements qui se répercute sur les dépenses de santé. Elles favorisent en outre la sélection de pathogènes résistants aux antipaludéens authentiques, entravant de ce fait les actions de la recherche et des programmes nationaux de lutte contre le paludisme. Les conséquences de la contrefaçon, de la contrebande et de la fraude sur l’économie au Cameroun sont une situation alarmante, de telle sorte que si rien n’est fait, elles pourraient conduire vers le chaos. Des mesures doivent être prises pour combattre la contrefaçon au Cameroun.
III- SOLUTIONS POUR COMBATTRE LA CONTREFAÇON
Les exemples ci-dessus ont donné une indication de conséquences négatives de la contrefaçon sur l’économie camerounaise. Il est alors temps que la sonnette d’alarme soit tirée sur un phénomène qui fragilise davantage le tissu économique camerounais. Mais cependant, les mesures doivent êtres prises tant au niveau des opérateurs économiques (principales victimes) qu’au niveau du gouvernement.
Pour conjurer le mal au grand bonheur de l’économie camerounaise, les entreprises doivent commencer par réunir les meilleures conditions de compétitivité (produit de qualité, label, propriété intellectuelle, bonne politique marketing…). Par exemple, s’agissant de CICAM, ils doivent développer une politique de différentiation et cibler d’autres clients car le pagne est un outil puissant d’appartenance. Ils doivent développer tout ce qui est évènementiel, c'est-à-dire les fêtes nationales (journée de la femme, fête de la jeunesse, fête des mères…), gagner des marchés avec des société qui se servent de pagne pour communiquer (toutes les grandes sociétés de la place ont déjà fait un pagne personnalisé), créer un nombre de motif par an qu’ils pourront facilement déposer et payer les droits d’enregistrement. A moyen terme, il faudra préconiser la mise en place des prix de référence pour éviter le dumping (méthode qui consiste à vendre des produits à un prix inférieur à celui de revient) pour empêcher les fraudes douanières (mauvaise déclaration, contrebande).
L’Etat camerounais ne doit pas être en marge de la lutte contre la contrefaçon et autres. Principal accusé de ces fléaux à travers les institutions douanières qui rendraient contre espèce sonnante et trébuchantes nos frontières poreuses. Les pouvoirs publics doivent se déployer plus que par le passé pour traquer les contrefacteurs partout où ils se trouvent. Parallèlement, il faudrait également éduquer les consommateurs, qui ont tout intérêt à consommer des produits « made in Cameroun ».
Sur le plan sanitaire, à titre d’exemple, il apparait nécessaire que les mesures fondamentales soient prises en faveur d’une meilleur régulation de l’importation et de la distribution des médicaments de bonne qualité, d’un contrôle de fraude et de la formation (personnels, autorités sanitaires, pharmaciens, médecins…), afin d’améliorer l’accès au traitement, au suivi médicale des patients et contribuer efficacement à la lutte contre le paludisme ?
Un autre acteur fortement interpellé et indexée est la société générale de surveillance (SGS). Elle ne jouerait pas selon les opérateurs économiques, le rôle qui est le sien. Sa méthode d’évaluation des marchandises arrivées au port de Douala est taxée d’arbitraire d’où la nécessité d’une redéfinition des rôles entre la douane et la SGS. L’on devrait donc saisir au niveau des frontières et à la douane tous les produits étrangers semblables aux produits locaux. S’assurer de leur authenticité ou alors poursuivre tous les contrefacteurs après que les producteurs (entrepreneurs locaux) aient déclaré ou déposé leur marques ou bien qu’ils aient vendu des licences aux différents producteurs étrangers ainsi que l’abaissement des droits de douane pour que le commerce illicite ne soit plus attractif ou adopter une taxe imposition particulière aux producteurs locaux.
CONCLUSION
La politique de libéralisation de l’économie camerounaise n’est en aucun cas contre l’entrée sur le marché camerounais des produits étrangers ou la création des OME. Juste que ces produits soient déclarés normalement à la douane et les importateurs s’acquittent exactement de ce qu’ils doivent payer. Dans le même ordre d’idée, que les producteurs locaux fassent enregistrer leurs marques. Cependant, cette politique draine avec elle, les fléaux tels que la contrefaçon, la contrebande et la fraude. Ces derniers greffés à notre économie ont un impact considérables car ils constituent une perte énorme dans les recettes fiscales de l’Etat, contribuent davantage à la baisse des chiffres d’affaire des entreprises, à l’augmentation de taux de chômage et pire encore, au décès de certains camerounais dans l’automédication. Pour palier à cette difficulté, les entreprises doivent s’atteler dans un premier temps à différencier leurs produits en adoptant des politiques stratégiques. Dans un second temps, l’entrée en jeu de l’Etat à travers l’abaissement des droits de douane ou des impôts. Un grand espoir est fondé sur les voies et moyens de lutte contre le commerce illicite en générale, et la contrefaçon en particulier. Par contre, il ne faudrait pas perdre de vue le revers de la pièce qui est le désespoir du consommateur camerounais. Certes, la contrefaçon a des effets néfastes sur l’économie camerounaise, faut-il alors perdre de vue le fond du problème, qui n’est autre que la faiblesse du pouvoir d’achat des camerounais ? Comment survivre dans cette pauvreté qui caractérise en général la population camerounaise ? Comment concilier satisfaction du pauvre camerounais entre accroissement du chiffre d’affaire des recettes fiscales de l’Etat ? Peut-être serait-il aussi temps de penser aux avantages (prix bas, satisfaction du pauvre…) de la contrefaçon dans l’économie camerounaise.
La corruption est-elle dans la société contemporaine un anachronisme
TOPIC : Would corruption in contemporacy society be an anachronism ?
E sujet ainsi libellé est délicat dans la mesure où il ressort aussi bien au droit pénal, à la sociologie qu’à la culture générale. La tentation pour le candidat juriste est de plaquer un plan bipartite ou analytique, avec en prime une restitution incongrue de ses cours de droit. Erreur ! Il s’agit bel et bien de l’épreuve de culture générale qui convoque d’autres types de connaissances (littéraires, philosophiques et morales) et une technique particulière (le plan dialectique en trois parties).
Néanmoins, le correcteur devra prendre en compte le background des juristes, en même temps qu’il sera tenu de primer ceux qui arrivent à faire montre d’une bonne connaissance des auteurs, des écrivains humanistes, des essayistes et des philosophes.
Tout candidat qui ne maîtrise pas la technique de la dissertation et qui présente une copie schématisée (I. A/B ; II. A/B) aura forcément une note inférieure à 3/6. En revanche, le fond sera noté sur 14 et évalue comme tel, compte tenu des lacunes surle plan méthodologique.
Chaque correcteur doit d’abord utiliser un brouillon pour le report des notes.
La corruption est un comportement (acte ou une omission) consistant en la réception d’offres, de dons et présents, de promesses contre un échange de service. Elle est une atteinte à la loi et à la morale.
Société contemporaine : Société d’aujourd’hui
Anachronisme : qui accuse du retard par rapport au temps présent.
Quel type de regard faudrait-il poser sur une société corrompue : un idéaliste et utopique qui fait de la corruption quelque chose de dépassé ou un regard réaliste et pragmatique qui reconnaît le fléau et cherche à en limiter les dégâts ?
Toutes les mythologies sur l’humanité montrent que l’homme sur terre est en proie aux fléaux, maux et vicissitudes de toutes sortes, dont la conséquence est l’atteinte à la loi, à la morale. C’est dans cette perspective qu’il faut aborder la corruption entendu comme toute action explicite ou implicite, toute rétribution quelconque en rémunération d’un service à accomplir ou accompli. Au regard du travail de moralisation qui se fait, l’image de l’homme aujourd’hui devrait être faite de rectitude morale, de probité et de foi patriotique. Ceux qui pensent à leur aise sont enclins à affirmer que la corruption dans la société d’aujourd’hui relèverait de pratiques éculées, surannées. En revanche, d’autres rétorquent que ce fléau est aussi vieux que le monde et tapi dans chaque société humaine, si tant est que le paradis n’est pas sur terre. Dès lors, quel type d’attitude faut-il adopter face à la corruption ; l’idéalisme utopique ou le réalisme réformateur ? Une analyse des manifestations des causes et des moyens de lutte contre la corruption permettre de répondre à cette question.
Monnayage, trafic d’influence dans tous les secteurs de la vie : administration, églises, écoles, universités, villages, vie associative.
Tout est monnayé au vu et au su de tout le monde. On revient de plus en plus aux charges vénales. Il y a une totale déliquescence des mœurs : froideur, escroquerie, harcèlement moral et sexuel, bref totale anomie sociale. Le Cameroun, le Paraguay et le Honduras ont été classés par l’ONG allemande Transparency International parmi les têtes de proue de la corruption mondiale.
La corruption, ici comme ailleurs, est un fléau qui porte atteinte à la dignité humaine, exposant ses adeptes à la déchéance. Elle est la violation des devoirs de probité, de fidélité et d’impartialité requis dans l’exercice d’une charrie politique ou sociale au détriment de l’usager. Nul idéalisme ne saurait prévaloir, car l’on ne saurait nier les évidences. Toutefois, au-delà des contacts parfois défaitistes, il faut lutter chaque jour contre le mal, au moyen d’une législation adéquate, par des politiques sociales n’exposant pas l’homme à la misère, au reniement de soi et des valeurs transcendantales. L’avenir des nations est à ce prix.