Le fonctionnaire peut-il être un vecteur du changement au Cameroun ?
TOPIC : Can change come through the civil servant in Cameroon ?
- 1.REMARQUES PRELIMINAIRES
- 1.1.Compréhension du sujet
La compréhension dusujet pourrait ne pas poser de problème particulier aux candidats, étant donné la formulation tout ç fait simple de la question. Toutefois, une clarification des concepts va s’avérer nécessaire, car il y a risque de glissementsémantique dans l’emploi de fonctionnaire. (Le thème dans la version française) et dechangement (le thème dans la version anglaise). Ces deux concepts ont dans l’opinion publique des connotations particulières et partisanes, dont les constantes sont :
- Le fonctionnaire : un salaire et des avantages de toute nature sans qu’en retour il y ait un rendement efficace ;
- Le changement : la nécessité d’une alternance dans l’exercice du pouvoir suprême.
En tout état de cause, les candidats, en principe de jeunes bacheliers, sont habitués à la définition préalable des concepts. En outre, ils ont encore frais à l’esprit des réminiscences philosophiques (Hegel, Marx, Njoh Mouelle…) de nature à nourrir un débat de fond sur l’Etat et le citoyen.
- 1.2.Elément de barème
Le bordereau de notes comporte des éléments de barème en vigueur à l’ENAM : présentation, lisibilité matérielle et style : 6 pts ; fond, qualité de l’argumentation : 14 pts
Il est recommandé aux correcteurs de mettre d’abord les notes au brouillon, de vérifier ensuite les totaux, enfin de les reporter sans rature ni surcharge, sur les bordereaux.
- 1.3.Discipline
Les correcteurs doivent avoir le souci d’un travail bine fait. Satisfaire à cette exigence absolue requiert de la concentration, du sérieux et du professionnalisme. Il n’est pas recommandé de laisser sur la table un paquet de copies entamé plus de 30 mn ; une telle pratique ne permettant pas au secrétariat d’apprécier le temps réel de correction. Les correcteurs doivent également par leur tenue vestimentaire montrer qu’ils s’associent à l’idéal de sérieux et de distinction prôné par l’ENAM.
- 2.ELEMENT POUR L’INTRODUCTION
L’Etat, superstructure qui régule la vie des peuples s’est doté d’un ensemble d’appareils (idéologiques, politiques et techniques) afin de s’acquitter de ses missions régaliennes que sont le service public et la puissance publique. Dans l’un et l’autre cas, le capital humain occupe une place prépondérante. C’est ainsi qu’un accent particulier est mis sur la Fonction Publique dont les personnels constituent le bras séculier de l’Etat. Ainsi émerge le concept de fonctionnaire, un grand commis aux revenus fixes dont l’action doit être efficace et citoyenne. Au regard de l’environnement social, politique et économique du Cameroun, le fonctionnaire s’acquitte-il convenablement de ses devoirs ? Quelle image l’usager a-t-il de lui ? Est-il seul responsable du changement souhaité et voulu ?
- 3.ELEMENT POUR UN PLAN POSSIBLE
- 3.1.Etat des lieux
L’image du fonctionnaire est péjorative aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun. « Le fonctionnaire est désigné du doigt comme le principal responsable des maux qui minent la société : la corruption, la gabegie, le népotisme, la concussion, bref l’inertie (Message de fin d’année 2003 du Chef de l’Etat).
- 3.2.Les causes profondes des dysfonctionnements
Le fonctionnaire n’est qu’un maillon d’une chaîne, dût-il être un maillon essentiel. D’autres composantes de la société ont contribué à la dégradation et à la déliquescence : hommes d’affaires véreux, corps social englué dans la misère et la pauvreté issues de la crise économique, manque d’éthique et d’équité dans les relations Nord-Sud.
- 3.3.La « mystique » du devoir et du progrès
Quel que soit le cas, le citoyen doit tout faire pour la Cameroun et non se demander ce que le Cameroun fait pour lui. Le devoir d’Etat est sacré et exige beaucoup de sacrifices.
Il reste clair que l’Etat doit se moderniser en mettant en place toutes les mesures d’accompagnement susceptibles de garantir son efficacité : salaires à bon niveau, couverture sociale, respect dela chose publique par tous et égalité de tous devant la loi, rayonnement international dans un contexte de mondialisation.
- 4.ELEMENTS POUR LA CONCLUSION
Le changement, s’il est synonyme de progrès, de développement, doit être l’œuvre du fonctionnaire, mais aussi de tous les acteurs de la vie publique. A ce titre, tous doivent s’acquitter du devoir de l’Etat ; le bien faire avec tout ce qu’il exige d’efforts, de dépassement de soi, de don sacrificiel. C’est une condition sine qua non pour être utile au bonheur de tous et aussi pour réussir sa vie, dans l’esprit de cette maxime chinoise : « l’homme vertueux ne pense qu’au devoir, l’homme vulgaire qu’à l’avantage ».