Commentez cette pensée d’Albert CAMUS : « La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ».
Introduction
Elle devrait avoir les parties suivantes :
Amener le sujet (le candidat peut partir: soit d’un constat d’ordre général, soit d’un exemple ou d’un contre-exemple, certains candidats peuvent aussi partir de la définition des concepts).
Définir des termes clés
Vraie générosité : la disposition à donner dénouée de tout intérêt égoïste, disposition à donner plus qu’on est tenu de la faire.
Consister à : revenir à
Avenir : future, jeunesse, postérité, progéniture, Cameroun de demain
Tout donner : se sacrifier, donner le meilleur de soi-même, œuvrer pour le bien de l’humanité, donner sans réserve.
Présent : moment actuel, maintenant, aujourd’hui, nous
Réécriture du sujet :
Il faut noter d’emblée que Albert CAMUS (1913-1960), de nationalité française est un écrivain existentialiste du 20ème siècle, littéraire engagé. Dans cette pensée, il veut dire tout simplement que : l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait, rien n’arrive au hasard ; les réalisations, les réussites futures se préparent aujourd’hui (l’avenir se prépare aujourd’hui), les sacrifices d’aujourd’hui sont le bonheur de demain ou alors garantissant les succès futurs.
Problématique :
Exemples :
- Quel est l’impact des sacrifices d’aujourd’hui sur l’avenir ?
- Les efforts du présent ne conditionnent-ils pas l’avenir ?
- Le don de soi sans réserve est-il un gage de succès de demain ?
Plan
Pour énoncer le plan, il faut réexaminer la consigne d’écriture. Commentez = expliquer par un commentaire, faire des remarques, des observations sur le fait pour mieux expliquer et les exposer. Mais la version anglaise du sujet est plus explicite quant à la consigne d’écriture : Discuss this thought, donc commenter ici renvoie aussi à discuter. Il faut donc noter qu’il n’y a pas à la base une différence fondamentale entre commenter et discuter. Tous deux font appel à un débat contradictoire sur un point de vue où les interprétations du sujet vont être dialectisées. Un plan dialectique qui correspond à ce type de sujet consiste donc d’abord à expliquer et à soutenir la thèse d’une part et d’autre part d’en relever les limites ou d’émettre les réserves.
I- THESE : L’HOMME EST CE QU’IL SE FAIT
- A.Le succès se trouve au bout de l’effort
- L’homme est le fruit de ses œuvres ;
- Le culte de l’effort, du sacrifice ;
- L’honnêteté, probité morale ;
- L’amour du travail bien fait ;
- Le sens de la responsabilité.
Le candidat peut soutenir ces idées en citant un auteur comme Jean Paul SARTRE, écrivain existentialiste qui déclare que : « l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait ».
Fabien EBOUSSI BOULAGA, écrivain et philosophe camerounais : « l’histoire a une connaissance et un poids où s’inscrivent les actes humains. Le passé informe le présent, celui-ci reprend et réinterprète le passé et conditionne l’avenir » Afrika Zamani, 1979.
- B.Le développement de l’esprit civique et citoyen
- L’amour de la patrie, le culte des valeurs publicaines ;
- Le respect de la chose d’autrui, le sens de l’altruisme ;
- La mise en place des institutions et leur respect (un homme politique comme Henri CHENE, ancien administrateur colonial français, 1956 peut être cité ici par le candidat lorsqu’il déclarait que « les instituions d’un Etat ne valent ce que valent les hommes qui les dirigent » ;
- La primauté de l’intérêt général ;
- La protection de l’environnement.
Transition : s’il est admis que l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait, cette affirmation présente aussi beaucoup de limites.
II- ANTITHESE : LES LIMITES A LA CONSTRUCTION DE L’AVENIR
- A.Les limites endogènes
- L’égoïsme empêche à l’homme de se sacrifier ;
- La paresse, le culte du moindre effort, comportement le don de soi ;
- Le non respect du patrimoine public ;
- L’aliénation du patrimoine culturel, matériel et immatériel (musées, sites, objets culturels, pharmacopée, coutume, danse, musique, contes…)
- B.Les limites exogènes
- l’influence empêche : au Tchad par exemple les institutions financières internationales font pression sur ce pays afin qu’il fasse des réserves sur ses ressources pour les générations à venir alors que les générations actuelles ne sont pas sorties de la pauvreté ;
- Le tribalisme, le népotisme, le favoritisme ;
- Menace sur l’équilibre de la planète (émission de gaz à effet de serre, changement climatique).
Conclusion
Bilan : L’homme est ce qu’il se fait mais il y a des limites (le hasard, la prédestination…)
Réponse à la question posée : nous pouvons affirmer que la construction d’un avenir radieux repose sur les sacrifices consentis aujourd’hui.
Ouverture : l’enfant est-il effectivement le père de l’homme ?