« En ces temps troublés, alors que le monde devient plus imprévisible et chaotique, les femmes et les filles voient leurs droits remis en question, limités ou réduits », a noté le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un message. « Le seul moyen de protéger les droits des femmes et des filles et de leur permettre de s’épanouir pleinement, c’est de les autonomiser ».

Selon lui, dans le monde entier, les traditions, les valeurs culturelles et les religions sont utilisées comme des prétextes pour s’attaquer aux droits des femmes, institutionnaliser le sexisme et défendre des pratiques misogynes.

« Malgré quelques progrès, ce sont les hommes qui occupent presque toutes les positions de pouvoir, et l’écart économique entre hommes et femmes est en train de se creuser, sur fond de mentalités arriérées et de machisme ambiant », a dit le Secrétaire général. « Cela ne peut plus durer et nous devons donner aux femmes les moyens d’agir à tous les niveaux et leur permettre de faire entendre leur voix et de maîtriser leurs propres vies et l’avenir de la planète ».

Le thème de la Journée internationale cette année est intitulé : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : Planète 50-50 d’ici 2030 ». Selon l’ONU, la pleine participation des femmes à la population active offre des occasions sans précédent et est porteuse de croissance. Si l’on parvenait à combler l’écart existant entre hommes et femmes en matière d’emploi, on pourrait augmenter le PIB mondial de 12 milliards de dollars d’ici à 2025.

A l’heure actuelle, seulement environ 50% des femmes en âge de travailler sont représentées dans la main-d’œuvre mondiale, contre 76% des hommes. Les femmes accomplissent 2,5 fois plus de travail non rémunéré que les hommes. À l’échelle mondiale, l’écart de rémunération entre les sexes est de 23%, a noté l’agence spécialisée ONU Femmes.

« Nous voulons bâtir un monde du travail différent pour les femmes. En grandissant, les filles doivent être exposées à un large éventail de carrières et être encouragées à faire des choix qui les mènent à des emplois dans les secteurs de l’industrie, de l’art, de la fonction publique, de l’agriculture moderne et des sciences, au-delà des services ménagers et d’aide à la personne traditionnels », a déclaré la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

« Dans les industries où les femmes sont déjà surreprésentées et mal payées, sans protection sociale ou presque, nous devons faire en sorte qu’elles accommodent mieux les femmes. Un bon exemple serait un secteur de l’aide à la personne à l’économie robuste qui réponde aux besoins des femmes et les emploie ; des conditions de travail équitables pour le travail rémunéré et non rémunéré des femmes ; et un soutien aux femmes entrepreneuses, en leur facilitant notamment l’accès aux financements et aux marchés ».

De nombreuses manifestations ont été organisées dans le monde entier et notamment à New York où cette Journée a été l’occasion d’un événement spécial au siège des Nations Unies réunissant des militantes et militants, des célébrités, dont l’actrice américaine Anne Hathaway, Ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes, des dirigeants du monde des affaires, de hauts fonctionnaires des Nations Unies et des États membres.

S’agissant de l’ONU, M. Guterres a indiqué que des orientations claires assorties d’objectifs précis étaient en train élaborées pour que la parité devienne réalité dans tout le système et pour faire en sorte que l’Organisation représente véritablement ceux qu’elle sert. « Les cibles fixées par le passé n’ont pas été atteintes. Il est temps de joindre les actes à la parole », a-t-il dit.