« Investir dans l’éducation des filles est non seulement la bonne façon de procéder, mais c’est aussi la façon intelligente de procéder », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, dans le cadre d’un débat du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation sur le droit à l’éducation pour toutes les filles, organisé à Genève.
« Alors que l’éducation élargit les horizons des filles, ouvre la voie à de meilleurs salaires et améliore la position des femmes dans la famille et la société, elle apporte également des avantages importants à l’ensemble de la communauté », a poursuivi M. Zeid, notant que ces avantages incluent « une plus grande stabilité sociale, une meilleure santé de génération en génération et une plus grande croissance économique ».
Le Haut-Commissaire a expliqué que, selon une étude récente menée dans 174 États membres, le meilleur indicateur de la « quiétude » (« peacefulness ») d’un pays n’est pas sa richesse ou sa structure politique, mais le bien-être et l’éducation des femmes et des filles. Ce constat, ajouté aux progrès considérables accomplis dans la réalisation du troisième objectif du Millénaire pour le développement (OMD) sur l’égalité des sexes, constitue « une incitation énorme en faveur du changement social », a déclaré M. Zeid.
Cependant, a-t-il averti, près d’un tiers des pays sont toujours aujourd’hui à la traîne concernant la mise en œuvre de la parité entre les sexes au niveau de l’éducation primaire et plus de la moitié s’agissant de l’éducation secondaire inférieure.
« Dans plusieurs pays, l’éducation est loin d’être sensibilisé à la question des disparités entre les sexes ; un nombre choquant de filles sont victimes de violence sexuelle et de harcèlement à l’intérieur des écoles et sur le chemin de l’école », a déploré le Haut-Commissaire. « Un tiers des filles dans les pays en développement sont mariées avant d’atteindre 18 ans, et des millions donnent naissance à des enfants durant l’adolescence ; la plupart de ces jeunes femmes sont empêchés de poursuivre leurs études ».
La parité entre les sexes dans l’éducation est également sous la menace de la propagation croissante des extrémistes en lutte contre toute tentative de changer leurs vues obscurantistes, a regretté M. Zeid, ajoutant qu’entre 2009 et 2014, des milliers d’écoles avaient fait l’objet d’attaques dans 70 pays, dans le but notamment d’entraver l’éducation des filles.
« Chaque État devrait prendre des mesures urgentes pour faire en sorte que toutes les filles puissent efficacement et en toute sécurité accéder à une éducation de qualité, y compris l’enseignement des droits de l’homme », a conclu le Haut-Commissaire.