« En cette année charnière pour la progression de la cause des droits fondamentaux des femmes, la communauté internationale œuvre dur afin de mettre en place un nouveau programme de développement durable, qui fasse fond sur les objectifs du Millénaire pour le développement et élabore des politiques et des investissements sociaux pour la génération future”, a souligné M. Ban dans un message à l’occasion de cette journée.

“Afin d’être réellement porteur de changement, le programme de développement pour l’après-2015 doit établir des priorités en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. Le monde ne pourra jamais atteindre pleinement ses objectifs si la moitié des habitants de la planète ne sont pas en mesure de réaliser leur potentiel”, a-t-il ajouté. “C’est en libérant le pouvoir des femmes que nous pourrons garantir l’avenir de chacun”.

Le Secrétaire général a participé dimanche à New York à une marche en faveur de l’égalité des sexes et des droits des femmes. “Une action globale est nécessaire. Merci de votre soutien”, a-t-il dit à l’adresse des participants à la marche.

Dans son message, le chef de l’ONU a rappelé que depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing en 1995, jamais autant de filles n’avaient eu accès à l’éducation. “Le nombre de femmes qui meurent en couches a été pratiquement réduit de moitié. Les femmes sont toujours plus nombreuses à diriger une entreprise, un gouvernement ou une organisation internationale, avancées dont je ne peux que me féliciter”, a-t-il ajouté.

“Dans le même temps, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, il nous faut admettre que les gains ont été lents et inégaux, et que nous devons en faire bien davantage pour accélérer les progrès partout”, a-t-il encore dit.

La Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a également exhorté les pays à “accélérer la cadence” dans l’instauration de l’égalité des sexes.

“Nous exhortons nos pays à « franchir le pas » en faveur de l’égalité des sexes, et à réaliser des progrès concrets d’ici à 2020. Notre objectif consiste à vivre dans un monde 50-50 avant 2030”, a-t-elle dit dans un message. “Le monde doit parvenir à la pleine égalité afin que l’humanité puisse prospérer”.

Lors d’un débat de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies vendredi pour célébrer la Journée de la femme, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, a rappelé les souffrances des femmes et des filles à travers le monde.

Elle a notamment souligné le triste destin imposé aux écolières enlevées par le groupe extrémiste Boko Haram au Nigéria depuis bientôt un an et « dont nous n’avons plus la moindre trace ».

Elle a rappelé que la majorité des conflits internes, qui minent de nombreux pays depuis la fin de la guerre froide, et l’embrigadement de jeunes et de femmes et filles opéré à grande échelle par les groupes terroristes, trouvent la plupart du temps leurs racines dans les inégalités, les injustices et la pauvreté persistantes.

Mme Jean a en outre déclaré qu’il n’y a pas de développement possible sans l’apport des femmes, qui constituent la moitié de l’humanité, et elle a noté qu’« exclure les femmes c’est se condamner à ne pas réussir ». L’égalité entre hommes et femmes et l’autonomisation économique de ces dernières ne sont pas seulement l’affaire des femmes, a-t-elle plaidé, ajoutant que l’implication des hommes est à cet égard indispensable.