10 novembre 2017 – De nouveaux engagements et initiatives dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et de l’agriculture ont été annoncés vendredi à la Conférence de l’ONU sur le climat (COP 23) à Bonn, en Allemagne, sous les auspices du Partenariat de Marrakech pour l’action climatique mondiale, afin d’aider à mettre en œuvre l’Accord de Paris.
Le Partenariat de Marrakech vise à renforcer l’action climatique des acteurs publics et privés, alors que l’Accord de Paris, adopté en 2015, appelle les pays à lutter contre le changement climatique en limitant la hausse de la température mondiale en-deçà de 2 degrés Celsius et à s’efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius.
Développer une énergie plus propre
A Bonn, de nouvelles initiatives ont été annoncées pour la transition vers les énergies renouvelables et pour montrer qu’un développement plus ambitieux de l’énergie propre peut rapidement devenir une partie plus importante des plans climatiques nationaux soumis dans le cadre de l’Accord de Paris.
« Alors que le prix des technologies renouvelables et de stockage dégringole et qu’il y a une meilleure compréhension sur la façon d’établir une politique énergétique plus propre et une planification énergétique plus intégrée, la question qui se pose aux décideurs est de savoir pourquoi attendre », a déclaré Rachel Kyte, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour l’énergie durable pour tous.
Parmi les principales annonces faites vendredi, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a publié un nouveau rapport intitulé ‘Potentiel inexploité pour l’action climatique : les énergies renouvelables dans les contributions déterminées au niveau national’ qui suggère que les pays peuvent fortement augmenter ces énergies de manière rentable.
Le Groupe Climat a également annoncé de nouveaux membres pour sa campagne EV100 conçue pour faire des véhicules électriques « la nouvelle norme ». Et 13 pays ont annoncé cette semaine avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le lancement d’un projet de 30 millions d’euros sur plusieurs années pour soutenir la transition vers les énergies propres dans le monde.
Investir plus vite et davantage dans l’action climatique agricole
En ce qui concerne l’agriculture, dirigeants et experts ont déclaré qu’investir plus rapidement et davantage dans l’action climatique agricole et soutenir les moyens de subsistance durables des petits agriculteurs permettraient de davantage réduire les émissions de gaz à effet de serre.
« Les pays ont maintenant l’opportunité de transformer leurs secteurs agricoles pour assurer la sécurité alimentaire pour tous grâce à une agriculture durable et à des stratégies qui améliorent l’efficacité de l’utilisation des ressources, préservent et restaurent la biodiversité et les ressources naturelles », a déclaré le Directeur général adjoint de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), René Castro.
Pour le secteur de l’élevage, la FAO estime que les émissions pourraient être facilement réduites d’environ 30% avec l’adoption de meilleures pratiques.
La FAO a publié un nouveau manuel sur une agriculture adaptée au climat. Il recommande d’augmenter les financements publics et privés pour l’agriculture; de stimuler les partenariats public-privé; de renforcer un dialogue multisectoriel et multipartite; d’investir dans le savoir et l’information; et de renforcer les capacités pour surmonter les obstacles à la mise en œuvre de mesures climatiques.
Gérer les approvisionnements en eau saine
En ce qui concerne l’eau, la majorité des plans climatiques nationaux avec une composante d’adaptation font de l’eau une priorité, mais le financement devrait tripler à 295 milliards de dollars par an pour atteindre ces objectifs, ont indiqué vendredi des experts.
« L’utilisation durable de l’eau pour des objectifs multiples doit rester un mode de vie et doit être au centre de la construction de villes et d’établissements humains résilients et de la garantie de la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique », a déclaré Mariet Verhoef-Cohen, Présidente de l’organisation « Femmes pour un partenariat sur l’eau ».
La communauté internationale de l’eau a cosigné ce vendredi une déclaration encourageant l’utilisation des systèmes naturels dans la gestion de l’approvisionnement en eau saine. Environ 40% de la population mondiale connaîtra des pénuries d’eau d’ici 2050, ce qui accélérera les migrations et provoquera des conflits.
« Impliquer à la fois les femmes et les hommes dans les prises de décision et les initiatives en matière de ressources en eau conduit à une meilleure durabilité, gouvernance et efficacité », a déclaré Mme Verhoef-Cohen.