« Nous avons besoin que tous les acteurs financiers – publics, privés, nationaux, internationaux – y compris les marchés et les régulateurs, travaillent ensemble pour mobiliser au moins 1.500 milliards de dollars de financement climatique nécessaire chaque année », a déclaré Eric Usher, responsable de l’Initiative finance au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Des représentants de haut niveau de l’ensemble du secteur de la finance ont mis en avant leurs efforts pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, qui consistent à maintenir la hausse moyenne de la température mondiale bien au-dessous de 2 degrés Celsius et aussi près que possible de 1,5 degré Celsius.

Ils ont rappelé que chaque dollar investi dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique soutient également directement le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de la communauté internationale.

Le financement climatique progresse à un rythme plus rapide

Selon le Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les financements pour le climat sont fournis à un rythme plus rapide que jamais, avec des marchés dynamiques pour les énergies renouvelables, les véhicules électriques, et les bâtiments écologiques et une ‘agriculture intelligente’ en forte croissance.

De même, le secteur financier est davantage conscient des risques que présentent les changements climatiques pour ses investissements actuels et la nécessité d’ajuster ses portefeuilles pour s’éloigner des actifs à forte intensité de carbone afin de réduire ces risques.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour garantir les financements et les investissements à l’échelle requise pour arriver à une économie mondiale entièrement dé-carbonée et résiliente au changement climatique d’ici 2050.

« Le potentiel d’investissements respectueux du climat dans des domaines tels que l’énergie propre et l’agriculture intelligente est énorme », a déclaré Laura Tuck, Vice-présidente du développement durable à la Banque mondiale. « La clé est de faire en sorte que l’argent circule afin que tout le monde puisse bénéficier d’investissements sobres en carbone et résilients au changement climatique ».

Augmenter la prise de conscience des investisseurs

Peter Damgaard Jensen, PDG de la société de retraite danoise PKA et président du Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC), a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il était « extrêmement important qu’il y ait une hausse significative de la prise de conscience et des mesures prises par les investisseurs pour la transition … vers une économie à faible émission de carbone ».

« De solides signaux d’investissement de la part des décideurs politiques concernant le commerce du carbone, l’énergie, les transports et les bâtiments sont essentiels pour débloquer le capital nécessaire », a-t-il ajouté.

Des membres de la société civile africaine et des membres de parlements africains se sont exprimés aujourd’hui sur l’urgence du financement de la lutte contre le changement climatique comme condition préalable à une action ambitieuse dans les pays africains.

« L’Afrique est le continent qui pollue le moins » mais « c’est l’Afrique qui souffre le plus des effets du changement climatique », a déclaré lors d’une conférence de presse, Roger Nkodo Dang, Président du Parlement panafricain, l’organe législatif de l’Union africaine.

Dans un entretien avec ONU Info, il a ajouté que les pays développés avaient le devoir de fournir un soutien supplémentaire aux Africains pour leur développement vert. « Si vous nous dîtes ‘ne coupez pas le bois’, nous disons, ‘vous nous amenez l’électricité’ », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas une faveur, c’est une compensation ».