« Le monde abrite actuellement la génération de jeunes gens la plus nombreuse de l’histoire. J’ai confiance dans leur capacité à changer le futur », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une réunion de haut niveau sur le dividende démographique et l’emploi des jeunes, organisée au siège de l’Organisation à New York en présence des Etats membres.

Le chef de l’ONU a affirmé que les jeunes d’aujourd’hui font partie de la première génération susceptible d’en finir avec la pauvreté et de la dernière génération capable d’éviter les pires conséquences du changement climatique.

Sur ces points, M. Ban a rappelé les grands rendez-vous de l’année 2015, à savoir l’adoption d’un nouveau programme de développement pour l’après-2015 lors d’un sommet spécial sur le développement durable en septembre à New York et l’adoption d’un accord universel sur le changement climatique lors d’une conférence à Paris en décembre.

« Et j’insiste sur le fait que nous ne pouvons parler de développement durable sans la participation active de la jeunesse », a déclaré le Secrétaire général.

Soulignant le lien existant entre la paix et le développement, M. Ban a appelé les pays à autonomiser les jeunes comme solution aux problèmes de sécurité.

« Le manque d’emplois nourrit l’insécurité. Un pays riche en emplois est également riche en stabilité », a déclaré le Secrétaire général, précisant que 74 millions de jeunes gens sont aujourd’hui sans emploi dans le monde, une situation qu’il a qualifiée de « gaspillage de capital humain ».

Donner des emplois décents et conférer un poids politique aux jeunes leur permettra de « bâtir un monde meilleur », a ajouté M. Ban, appelant à investir davantage dans l’avenir des filles et des adolescentes, qui font face à des obstacles plus importants que les garçons et les adolescents.

Afin d’y parvenir, le chef de l’ONU a insisté sur la nécessité de développer la contraception et la planification familiale dans les pays à forts taux de fécondité.

M. Ban a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité d’investir dans l’éducation, promouvoir les droits de l’homme et développer les systèmes de protection sociale.

Participant également à l’évènement, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, a quant à lui insisté sur le potentiel représenté par les jeunes en terme de croissance économique.

« Les pays pourvus d’une large population de jeunes gens et de taux de natalité en baisse sont les mieux placés pour bénéficier du dividende démographique », a-t-il déclaré.

Un dividende démographique survient lorsque la baisse du taux de natalité entraîne des changements dans la distribution par âge d’une population. Les investissements pour répondre aux besoins des groupes les plus jeunes deviennent de moins en moins nécessaires, ce qui crée des opportunités de croissance pour un pays, dans la mesure où plus de ressources sont disponibles pour être investies dans son développement économique.

« Pour optimiser le dividende démographique, des politiques et interventions adaptées sont nécessaires afin de transformer une plus grande proportion de la population jeune en adultes économiquement productifs », a expliqué le Président de l’Assemblée, mentionnant que 90% des 1,8 milliard de jeunes que compte aujourd’hui la planète vivent dans les pays les moins avancés, dont une grande partie en Afrique.

« En exploitant son dividende démographique, on estime que le continent africain pourrait ajouter jusqu’à 500 milliards de dollars par an à son économie, pendant 30 ans », a assuré M. Kutesa, tout en appelant les Etats membres à se saisir de cette formidable opportunité.