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Catégorie : Sujets corrigés de droit administratif

 Le contrôle de l’exécutif au Cameroun : mythe ou réalité ?

            Définition des termes :

 

            Le contrôle est le droit ou le pouvoir dont dispose une personne ou une institution à l’effet de s’assurer du respect d’un ensemble de règles ou d’objectifs.

Le contrôle vise trois finalités ; le respect des règles, des objectifs et l’appréciation de l’opportunité. Il revêt deux aspects :

-                      Un volet interne propre au pouvoir exécutif et qui participe de l’autolimitation ;

-                      Un volet externe, qui subit de la part des autres pouvoirs constitutionnels et des acteurs institutionnels ou non institutionnels.

C’est cette seconde acception du contrôle qui est visée dans le présent sujet.

Le contrôle est lié à la nature du régime politique qui au Cameroun est semi-présidentiel. Compte tenu de l’existence d’un exécutif fort, le contrôle exerce sur celui-ci est-il simplement un mythe, c'est-à-dire une simple illusion ou fiction ? Autrement dit, il est question de s’interroger sur l’existence (les mécanismes), l’effectivité (la mise en œuvre des mécanismes) et l’efficacité (les résultats) du contrôle.

Mondialisation des connaissances

 

  1. Rappel historique
  1. Définition des termes du sujet

Il s’agit d’un exécutif dualiste constitué :

-                      D’un Président de la République, Chef de l’Etat ;

-                      D’un gouvernement, dirigé par un Premier Ministre, Chef du gouvernement

D’une manière générale, l’exécutif a pour mission fondamentales l’exécution des lois, ainsi que la définition et la conduite de la politique de la Nation.

  1. I.La réalité du contrôle de l’exécutif au Cameroun
  1. A.Les contrôles politiques
  1. Le contrôle s’exerce par le parlement

Ce type de contrôle s’exerce exclusivement sur le Gouvernement (la constitution consacre l’irresponsabilité politique du Chef de l’Etat).

-                      La motion de censure ;

-                      La question de contrôle

  1. le contrôle populaire, qui se manifeste à travers les consultations électorales à l’instar du référendum et de l’élection présidentielle.
  2. les autres formes de contrôle
  1. B.Le contrôle de nature juridictionnelle
  1. 1.Le contrôle exercé par le Conseil Constitutionnel

-                      Juge de la Constitution des lois et de la vacance du pouvoir ;

-                      Juge des conflits de compétences ;

-                      Juge électoral national.

  1. 2.le contrôle exercé par la Haute Cours de justice

-          Juge de la responsabilité pénale du Président de la République en cas de haute trahison

-   Juge la responsabilité pénale du Premier Ministre, des autres membres de l’administration ayant reçu délégation de pouvoirs en cas de complot contre la sûreté de l’Etat.

  1. 3.Le contrôle exercé par le juge administratif

Il veille au contrôle de la légalité des actes administratifs

  1. 4.Le contrôle exercé par le juge des comptes

Il assure de la régularité des comptes publics.

  1. 5.le contrôle exercé par le juge judiciaire
  1. II.Les limites du contrôle de l’exécutif au Cameroun
  1. A.Les limites liées au contrôle politique

1-      Les lacunes du contrôle parlementaire

-                      Censure difficile à cause de la majorité qualifiée ;

-                      Possibilité de reconduction du même Chef du Gouvernement ;

-                      Menace de dissolution.

2-      L’inefficacité du contrôle populaire

 

3-      Le caractère illusoire des autres formes de contrôle

Les autorités administratives indépendantes se cantonnement à un rôle essentiellement consultatif. Elles n’ont aucun pouvoir de sanction.

  1. B.Les limites du contrôle juridictionnel

1-      Au niveau du Conseil Constitutionnel

2-      Au niveau de la Haute Cours de justice

3-      Au niveau des juridictions administratives

4-      Au niveau des juridictions judiciaire

Conclusion

La prééminence de l’exécutif au Cameroun n’exclut pas l’existence et le fonctionnement de mécanismes de contrôle. Ceux-ci ne peuvent cependant révélée leur efficacité qu’à leur mise en parallèle avec les pouvoirs de l’exécutif.