7 juillet 2015 – La communauté internationale doit établir des objectifs ambitieux en matière d’accès des filles à l’éducation dans la perspective des objectifs de développement durable qui seront adoptés en septembre à New York, a déclaré mardi le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lors d’un sommet à Oslo, en Norvège.

« Il n’existe pas de force plus puissante pour lutter contre l’extrémisme violent qu’une jeune fille avec un livre », a affirmé M. Ban dans un discours prononcé lors de ce sommet, consacré au rôle de l’éducation dans le développement.

« Des millions de filles sont forcées de se marier et de quitter l’école. Des millions d’enfants sont arrachés aux salles de classe et mis au travail au champ et à l’usine », a-t-il poursuivi, soulignant que la lutte pour l’éducation va de pair avec la lutte contre le travail et la traite des enfants.

« Et je compte sur vous pour militer en faveur d’objectifs de développement durable audacieux lors de leur adoption à New York en septembre », a ajouté le chef de l’ONU, en référence au nouveau programme de développement durable qui doit être adopté à l’automne, y compris un ensemble d’objectifs pour les 15 prochaines années.

M. Ban a salué l’appel lancé par les participants au forum mondial sur l’éducation qui s’est tenu en Corée du Sud en mai dernier en faveur d’une augmentation significative du financement à l’éducation.

Dans la perspective de la conférence des Nations Unies sur le financement du développement qui aura lieu à du 13 au 16 juillet à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Secrétaire général a appelé les participants au sommet d’Oslo à renouveler cet appel.

« Nous avons besoin d’augmenter le financement pour réaliser l’éducation universelle. Et dans le même temps, nous devons améliorer la coordination du financement », a-t-il déclaré.

A ce titre, M. Ban s’est félicité de l’annonce de la création d’une Commission mondiale sur financement de l’éducation, qui sera dirigée par son Envoyé spécial pour l’éducation mondiale, Gordon Brown.

Le Secrétaire général a par ailleurs insisté sur le financement de l’éducation dans les situations de crise.

« L’augmentation des urgences et des crises à travers le monde a poussé des dizaines de millions d’enfants et de jeunes hors de l’école », a-t-il regretté, soulignant qu’à l’heure actuelle moins de 2% de l’aide humanitaire sont destinés à l’éducation.

M. Ban a ainsi appelé les Etats membres de l’Organisation à donner davantage de fonds pour l’éducation, notamment au Yémen, en Syrie, en Iraq, au Soudan du Sud, en République centrafricaine, en Libye et en République démocratique du Congo.

« Je ne pourrai jamais oublier les étudiants japonais que j’ai rencontré après la catastrophe de Fukushima ou les filles dans leur école reconstruite à Gaza, ou d’autres encore dans les endroits du monde où l’école est un îlot de paix dans une mer de chaos », a déclaré le Secrétaire général.

Lors d’une conférence de presse organisée dans la capitale norvégienne dans la foulée du sommet, en présence de la Première ministre du pays, Erna Soldberg, le Secrétaire général a salué la Norvège pour son engagement en faveur de l’éducation dans le monde.

« Je remercie le gouvernement norvégien pour l’organisation du sommet d’aujourd’hui et pour ses efforts déployés afin d’aider les 58 millions d’enfants à travers le monde qui sont toujours privés de leur droit à l’éducation », a-t-il déclaré.

Mme Soldberg sera par ailleurs l’un des cinq coordinateurs de la future Commission mondiale sur financement de l’éducation.